Retranscription des premières minutes :
- Allez, 6h48 sur Sud Radio. C'est bon à savoir. Parole aux apiculteurs et un apiculteur ce matin.
- Daniel Boubel est notre invité ce matin sur Sud Radio. Bonjour, Daniel Boubel.
- Oui, bonjour.
- Merci d'être notre invité ce matin. Vous êtes le président de l'union syndicale apicole du Roussillon, avec cette loi qui a donc fait beaucoup parler d'elle, la loi Duplon, une loi agricole qui est passée en force.
- On en a parlé du côté de l'Assemblée. Elle va arriver en commission mixte paritaire.
- Avec au cœur de cette proposition-là, vous êtes directement concerné, Daniel, le retour de l'acétamipride.
- C'est un puissant insecticide qualifié par certains de tueur d'abeilles.
- Vous êtes donc apiculteur, Daniel. Comment vous avez vécu cette possible...
- Cette possible, c'est encore une hypothèse, réintroduction.
- Donc c'est un recul. On avait interdit ces 5 néonicotinoïdes.
- Depuis 7 ans, le fait d'en réintroduire un, c'est un recul sérieux.
- Donc cette molécule a des effets toxiques sur les hommes, mais aussi sur les abeilles.
- Pour les hommes, c'est un problème de fertilité, attaque du système nerveux, toxicité sur l'ADN, caractère de cancérogénéité.
- Donc ça crée beaucoup d'émotions dans le monde apicole.
- Oui.
- Mais aussi...
- Il faut penser à la santé humaine.
- Moi, sur ce thème-là, je parle souvent du bouquin de Stéphane Foucart, du journaliste de l'Investigation du Monde, qui a écrit un bouquin qui s'appelle « Et le monde devint silencieux ».
- « Et le monde devint silencieux », qui explique que depuis les années 90, on a détruit à peu près 80% de nos insectes grâce aux néonicotinoïdes.
- Je cite aussi Martin Gurfa.
- C'est un neurobiologiste qui travaille...
- Il est actuellement à la Sorbonne, qui a des étudiants, etc.
- Il travaille sur le cerveau des abeilles.
- Il nous a montré il y a quelque temps la photographie d'un cerveau d'une abeille qui a été traité avec une molécule néonicotinoïde.
- La larve, on a injecté une quantité non létale à une larve d'abeille.
- Elle naît comme sa sœur 21 jours après.
- Mais par contre, son cerveau, il y a deux zones.
- Il y a une zone visuelle et une zone olfactive.
- La zone olfactive est réduite de moitié.
- Son cerveau est réduit de moitié.
- Et c'est cette zone qui lui sert à repérer la ruche, à retourner à la ruche, à trouver les zones de butina, etc.
- Donc, il est certain que c'est une nouvelle nouvelle.
- Quand on sait que, aussi sur la santé humaine, pour l'ensemble des néonicotinoïdes, chez les agriculteurs, on a une maladie de Parkinson, on en a 13% de plus.
- On a un risque accru de lymphome de 47%.
- Donc, tout ça, ce n'est pas de belle perspective.
- Même si Daniel Boubel, le sénateur du Plon, qui est à l'origine de cette proposition de loi, cite, en tout cas, c'est ce qu'il dit, il cite l'Autorité européenne de sécurité des aliments, il cite l'Agence nationale de sécurité sanitaire, il dit que finalement, l'acétamiprine n'est pas un tueur d'abeilles.
- Vous êtes apiculteur, Daniel Boubel.
- Il ment, le sénateur du Plon, quand il dit ça ? Je ne sais pas.
- J'entends aussi les réserves.
- Lui, il a beaucoup d'assurance.
- Moi, j'ai entendu des réserves de l'ANSES.
- J'ai entendu, d'ailleurs, des réserves de certains ministres de notre gouvernement, qui sont pour, qui sont contre, ou qui sont très réservés.
- Donc, voilà.
- Comment vous avez vécu ? Parce qu'en fait, cette acétamipride, elle avait été supprimée, vous l'avez dit, au début de votre propos, en 2018, il y a 7 ans, quand on l'a supprimée, l'acétamipride, est-ce que vous avez tout de suite vu la différence sur vos abeilles, tout simplement, Daniel Boubel ? Non, non.
- Il y a beaucoup d'effets qui conduisent à la mortalité des abeilles.
- Et donc, ça commence par la météo.
- Donc, il y a ces produits phytosanitaires, mais aussi, on a des problèmes dans un acarien qui s'appelle le varroa.
- On a donc tout un ensemble de problèmes.
- Et c'est la mortalité, elle est multifactorielle.
- Donc, c'est difficile de voir un effet aussi rapide. Et d'ailleurs, de toute façon, quand la décision a été prise de les retirer, il y avait certainement encore des stocks, et ça continue à être utilisé.
- Moi,...
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