Retranscription des premières minutes :
- Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
- Éric Revelle, bonjour Éric.
- Jean-Jacques Bourdin, bonjour, bonjour à tous.
- Hier, François Bayrou, qui n'a pas dit grand-chose, a quand même dit qu'il allait demander un effort aux Français, à tous les Français.
- Il a dit à tous les Français, et je n'ai pas la phrase exacte, il va demander un effort à tous les Français, début juillet.
- Sans exception, je crois.
- Sans exception, début juillet, il va présenter un plan de retour à l'équilibre des finances publiques dans, pardon, pas tout de suite, dans 3 ou 4 ans.
- Oui, oui, oui. Alors, tout le monde se gratte la tête, qu'est-ce que ça veut dire ? Alors, il a dit, je demande aux partenaires sociaux de regarder de près la TVA sociale.
- Alors, la TVA sociale, elle avait été mise en place par Sarkozy, puis supprimée par...
- Hollande. Alors, c'est quoi la TVA sociale ? Écoutez bien, c'est assez simple.
- C'est réduire les cotisations sociales, patronales, salariales, sur votre feuille de paye, et en contrepartie, une augmentation des taux de TVA qui vont de 5,5 dans notre pays à 20%.
- Bon, et une partie de la TVA serait affectée aux dépenses de sécurité sociale.
- Oui, parce que je vous en parlais hier, il y a des trous gigantesques dans la raquette.
- Exactement.
- Donc, l'idée, c'est ça.
- Je rappelle qu'un point de TVA, c'est en gros...
- 8 milliards à 9 milliards de recettes supplémentaires.
- Oui.
- Donc, sur le papier, si vous baissez les cotisations sur votre salaire, ça va augmenter normalement, mécaniquement, votre salaire.
- Salaire net.
- Oui.
- Le salaire net va augmenter ce que vous allez toucher dans...
- Voilà.
- Et les chefs d'entreprise disent, en plus, que c'est bien de baisser les cotisations, puisque le coût du travail est très, très, très élevé en France, c'est un handicap.
- Et donc, les chefs d'entreprise, à l'unisson, disent...
- C'est bien parce qu'on va être plus compétitifs.
- Oui.
- D'accord.
- Oui.
- Mais vous avez un contre-argument.
- Mais, c'est pas si simple.
- Parce que, si le coût du travail est très élevé en France, ça, c'est indiscutable.
- C'est un boulet au pied des entreprises.
- C'est pas le seul critère de compétitivité.
- Pourquoi je vous dis ça ? Parce que, si le coût du travail, c'était le seul critère pour juger la compétitivité d'une entreprise, alors, tiens, des pays comme Madagascar ou le Bangladesh, où les salaires sont les plus bas, ce seraient les plus compétitifs.
- Non.
- La compétitivité, les chefs d'entreprise le savent, c'est aussi la recherche, c'est aussi l'innovation.
- Et puis, attendez, quand même, Jean-Jacques, augmenter les taux de TVA, c'est quand même un impôt injuste.
- Puisque, quel que soit votre niveau de revenu, que vous soyez milliardaire ou que vous soyez au SMIC, quand vous achetez un camembert, vous avez le même taux de TVA.
- Mais, de nature, la TVA est injuste.
- Alors ? Elle est injuste quand on l'augmente et elle est injuste quand on la baisse.
- Pardon, mais...
- Donc, c'est un sujet.
- Je rappelle quand même qu'il y a 9 millions de personnes dans ce pays qui sont sous le seuil de pauvreté.
- La moitié de ces 9 millions sont des salariés pauvres.
- Donc, en réalité, augmenter les taux de TVA, ce sont les salariés les plus pauvres qui vont trinquer.
- Oui, mais on ne touche pas à la TVA sur les produits de première nécessité, qui est à 5,5.
- Normalement.
- Et je pense qu'ils ne toucheront pas s'ils augmentent les taux de TVA.
- Alors, quand je parle d'injustice fiscale, je vais le souligner pour les salariés pauvres, il y a aussi quand même quelque chose qui va peut-être vous heurter, Jean-Jacques, mais qu'il faut toujours dire et rappeler en matière d'injustice fiscale, c'est que 60% des Français, ne payent pas l'impôt sur le revenu.
- Alors, voilà.
- Et puis, il y a un autre problème pour les retraités, je le souligne quand même, parce que sur les retraites, il n'y a pas de cotisation sociale.
- Donc, les retraités, qui ont vu leur retraite beaucoup augmenter quand même, eux, ils ne bénéficieront pas d'une éventuelle baisse des cotisations.
- Il est 7h31, merci Eric Revelle.
- Je vais y revenir avec Michel Picon, qui est...
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