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Ioritz Mendizabal : le basque qui dompte le temps

Nom : Mendizabal
Prénom : Ioritz
Profession : Jockey professionnel
Victoires marquantes : Prix du Jockey Club

Discret mais redoutable, calme mais conquérant, Ioritz Mendizabal s’est imposé au fil des années comme l’un des plus grands jockeys de l’histoire des courses françaises. Quatre fois Cravache d’Or, triple vainqueur du Jockey Club, homme de confiance des plus grands entraîneurs, il continue de faire parler la classe basque dans les pelotons. Portrait d’un champion à la longévité hors normes.

Un cavalier venu du Pays Basque

Né le 5 mai 1974 à Oiartzun, au cœur du Pays basque espagnol, Ioritz Mendizabal grandit au pied des montagnes avec les sabots dans la terre. Dès son plus jeune âge, il se forge une âme de cavalier sur les pistes de poneys avant d’intégrer, à seulement 14 ans, l’école des jockeys de Mont-de-Marsan. Très vite, il rejoint l’écurie de Michel Laborde pour y faire ses armes. Le galop, pour lui, n’est pas un choix, c’est une évidence.

Très vite, sa fougue, son sens du rythme et son tempérament de gagneur séduisent les entraîneurs français. Au début des années 90, le jeune Ioritz pousse la porte de l’écurie de Jean-Claude Rouget. Une alliance née sous le signe de la confiance : plus de trente ans plus tard, les deux hommes collaborent encore. En 1992, il décroche sa licence professionnelle et s’offre une première victoire. Ce n’est que le début d’un parcours aussi discret que redoutablement efficace. Travailleur acharné, il se fait un nom dans les pelotons par son humilité, sa régularité et son incroyable capacité à sentir une course. Sa progression est constante : en 1999, il frôle la barre symbolique des 100 victoires. Il en signe 99. Quatre ans plus tard, il atteint les sommets en devenant Cravache d’argent avec 165 succès, derrière Christophe Soumillon (207 victoires).

Jockey Ioritz Mendizabal, who rides Joan of Arc, poses with the trophy after he wins the Prix de Diane horse racing in Chantilly on June 20, 2021. (Photo by Bertrand GUAY / AFP)

Une carrière marquée par des succès d'exception

En 2008, Ioritz Mendizabal s’offre une magnifique victoire sur la scène internationale en remportant l’Arlington Million aux États-Unis, en selle sur Spirit One. Un exploit rare pour un jockey français, qui consacre son talent au plus haut niveau mondial. Treize ans plus tard, il brille de nouveau lors de la prestigieuse saison classique française. En 2021, il s’adjuge le Prix de Diane avec la fougueuse Joan Of Arc. Cette même année exceptionnelle – fait suffisamment rare pour être souligné –, Mendizabal s’impose également dans deux autres grandes courses : la Poule d'Essai des Poulains et le Prix du Jockey Club, cette fois en compagnie de Sir Marc.

L’année dorée de la cravache

En 2004, la bascule s’opère. Cette année-là, il décroche la Cravache d’Or, fort de 220 victoires en 951 montes. La même saison, il s’illustre pour la première fois dans un Groupe I avec Ask For The Moon dans le Prix Saint-Alary. Une ascension fulgurante. Il lui faudra patienter jusqu’en 2008 pour regagner le sommet, avec une nouvelle Cravache d’Or et une victoire majuscule dans le Prix du Jockey Club, associé au champion Vision d’État. Deux nouveaux titres de meilleur jockey viendront s’ajouter en 2009 et 2010, confortant sa place parmi les grands.

En 2011, il monte encore sur le podium national avec 116 victoires, derrière Christophe Soumillon et Maxime Guyon. Une performance d’autant plus remarquable qu’il avait volontairement mis sa saison française entre parenthèses pour tenter de s’aventurer au Japon, dans un championnat réputé aussi exigeant que prestigieux.

Une longévité exemplaire

Ce qui frappe chez Ioritz Mendizabal, c’est la durée de son règne. Là où d’autres brûlent vite les planches, lui s’inscrit dans le temps. Il collectionne les succès dans les Groupes 1, preuve que, plus de trente ans après ses débuts, il reste un homme présent et actifs aux grands rendez-vous du turf. À cela s’ajoute une rare polyvalence : sur des courses tactiques comme sur des sprints, il a su s’adapter à l’évolution des courses françaises, tout en gardant sa ligne de conduite : discrétion, régularité, efficacité.

Une fin de carrière en douceur

Toujours en activité malgré ses 50 ans passés, Ioritz Mendizabal continue de monter au plus haut niveau, même si son rythme s’est légèrement allégé ces dernières saisons. Il figure encore parmi les valeurs sûres du galop français malgré les cinq décennies qui pèsent sur ses épaules. Si l’idée de la retraite est dans l’air, lui garde un leitmotiv en tête : « Le mot d’ordre, je pense que c’est la passion car quand on n’aime plus ce que l’on fait, on est alors amené à arrêter plus tôt. », a-t-il confié dans une interview à Horse Turf Pro en 2023. Son héritage, lui, est déjà bien ancré. Pour les jeunes jockeys, Ioritz Mendizabal est un modèle d’endurance, de sérieux et de fidélité à son éthique. Tout simplement : un grand du turf.

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Crédit photos : ©Sud Radio / Pierre Olivier

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