Retranscription des premières minutes :
- « Je ne dirai rien. Je ne meuterai pas à l'hôtel, je ne poserai pas de questions, mais d'or ! Mais d'abord, qu'est-ce que vous faites là, vous ? » Reconnaissez-vous cette voix ? C'est celle de Pierre Vernier. Il aurait eu 94 ans aujourd'hui et Jacques Pessis, la mémoire de Sud Radio, tenait beaucoup à lui rendre hommage aujourd'hui parce que pour vous, mon cher Jacques, c'est un immense acteur.
- Un immense acteur qui nous a quittés discrètement voici quelques mois à l'image de sa vie car il a été discret et méconnu et pourtant, je connais peu d'acteurs qui avaient cette classe, cette dignité et cette façon de parler.
- Et pourtant, Dieu sait si vous en avez connu des acteurs. C'est important de le dire.
- C'est une de mes idoles. Au départ, Pierre Vernier, il s'appelle Pierre-Louis Raillère. Il a choisi son nom de scène en référence à la commune de Lavergne où sa famille avait une propriété, Lavergne-Vernier.
- Il rêve de devenir comédien et le premier à l'engager, c'est Marcel Cahiers.
- Il est incarné dans un film en 1950 qui s'appelle Juliette ou la clé des songes.
- Et puis, il est repéré par Jean Gabin dans Rue des Prairies et c'est Claude Chabrol qui va vraiment le faire débuter dans un film Ophélia puis Landru.
- Et ça, c'est vraiment le début de Pierre Vernier. Il joue aussi au théâtre et un soir, Jean-Pierre Decour, réalisateur de télévision, le repère et lui propose le rôle principal d'une série qui va devenir une série culte de la télévision, Rock'n'Boll.
- C'est vrai qu'elle a marqué des générations de téléspectateurs.
- Une génération, en tout cas.
- Et même plusieurs parce que Rock'n'Boll a été régulièrement rediffusé à la télévision et à chaque fois, ça a fait un tabac d'audience.
- Alors, Rock'n'Boll s'est tiré des romans feuilletons de ponçons du tirail du 19e siècle avec une adaptation libre.
- Et Rock'n'Boll, Pierre Vernier...
- C'est un rôdeur de barrières, comme on le disait à l'époque, repenti, qui vit en marge de la société et son ennemi qui est en même temps son mentor, c'est Sir Williams, interprété par Jean Topard.
- Et il faut voir ou revoir Rock'n'Boll parce que je ne connais pas de feuilleton mieux construit, mieux écrit, mieux dialogué et aussi bien interprété.
- Il y a eu 78 épisodes dans trois séries diffusées à 19h40 en 1964 et c'est un véritable chef-d'oeuvre qui est aujourd'hui disponible sur Internet.
- A l'époque, Pierre Vernier est devenu une star et il a découvert, parce qu'il était à cheval, l'amour des chevaux et c'est devenu justement son cheval de bataille avant de faire d'autres films, dont celui-ci.
- Et sa carrière a continué.
- Oui, parce que Le Professionnel, c'est un film qu'on connaît, avec Belmondo, mais il faut savoir que Belmondo et Pierre Vernier, c'étaient les meilleurs amis du monde.
- Pourquoi ? Parce que Pierre Vernier fait partie de la bande du conservatoire.
- Oui, d'accord.
- Il est promotion 54 avec Jean Rochefort, avec Jean-Pierre Mariel, avec Bruno Crémer, avec quelques autres.
- Et dans ce film, Le Professionnel, Pierre Vernier et Salvatore Volfoni.
- Rien à voir avec...
- Volfoni, bien sûr, des attentants-flingueurs.
- Alors, il se trouve qu'il va régulièrement jouer avec Jean-Paul Belmondo, dans Weekend à Zutkot, Stavisky, Le Guignolo.
- Et puis, au théâtre, dans Kyn, Cyrano de Bergerac, Pierre Vernier est là, toujours dans un second rôle, avec Jean-Paul Belmondo, qu'il aime beaucoup.
- Et d'ailleurs, il dira, attention, j'existe aussi sans lui.
- Car c'est vrai que sans Belmondo, il a tourné beaucoup d'autres choses.
- Et Belmondo, il l'appelait La Carabine.
- La conscience professionnelle incarnée.
- Et puis, parmi les autres rôles que Pierre Vernier a joués, il y a eu des films d'Henri Verneuil, de Jacques Deray, de Joseph Lozet, de Claude Lelouch.
- Et puis, un premier rôle important, en 2008, quand il a incarné De Gaulle à la télévision.
- De Gaulle ! Quoi, De Gaulle ? Il n'a disparu personne, M. Willem.
- Quel con ! Je vais laisser la France s'enfoncer dans la mouise.
- Et là, je reviendrai.
- On est un peu dans la merde.
- Il est grand temps que tout le monde au gouvernement se sorte un peu les doigts du...
- Et on le reconnaît...
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