Retranscription des premières minutes :
- Nous sommes en juin 2025. Et il s'est passé, vous savez, cette attaque massive de drones qui auraient détruit un certain nombre de bombardiers nucléaires de loin à l'intérieur de la Russie. On disait que c'était plié, on disait que c'était fini. Apparemment, c'est beaucoup plus compliqué.
- Et c'est le moment où sort le livre de Jacques Beau, « Guerres secrètes en Ukraine », aux éditions Max Milot.
- Alors Jacques Beau, je n'ai pas besoin de vous le présenter. Nous l'avons toujours reçu avec plaisir ici.
- Je rappelle quand même, pour vous spécialiser pays de l'Est, il a été membre du service de renseignement stratégique suisse et chef de la doctrine des opérations du maintien de la paix des Nations Unies.
- Surtout, il faut le savoir et le rappeler qu'au sein de l'OTAN, il a participé à des programmes en Ukraine, notamment après la révolution de Maïdan entre 2014 et 2007. Et il a déjà écrit plusieurs livres sur le sujet.
- Et là, c'est intéressant, Jacques. Alors évidemment, le chapitre d'hier, vous ne l'avez pas écrit, ça s'est passé il y a trois jours.
- C'était un peu difficile de rattraper ça. Évidemment, on aurait pu demander à Max Milot de retarder, mais ce n'était pas le moment.
- Donc, mais en revanche, et c'est vrai que ce qui s'est passé est très éclairé par votre livre que j'ai lu.
- Et effectivement, cette espèce de guerre sans fin, d'ailleurs, vous remontez à 2014, vous remontez même bien avant.
- Mais là, je voudrais déjà qu'on parle de ce chapitre inédit des guerres secrètes en Ukraine.
- Est-ce qu'à votre avis, ça change la donne ou pas ? Qu'est-ce que, comme ça, sans faire des prédictions, quel est votre sentiment sur quelque chose qu'on n'attendait pas, en tout cas une attaque aussi massive ? Or, effectivement, vous avez raison de le rappeler.
- Cette attaque de dimanche passé s'inscrit un peu dans la continuité de ce que j'écris dans mon livre.
- Pour ceux qui voudraient avoir l'explication du contexte, etc., dans mon livre, je l'ai décrit de manière détaillée.
- Tout à fait, oui.
- Non, elle ne changera pas la donne, pour répondre à votre question.
- Elle ne changera pas la donne.
- Et ça témoigne d'ailleurs de quelque chose que je mets en évidence dans mon livre.
- C'est la philosophie des opérations clandestines entre la Russie et l'Ukraine.
- En Ukraine, on a cette idée de faire des opérations qui sont finalement plus pour satisfaire l'opinion publique occidentale que pour des résultats tangibles sur le terrain.
- Et comme on peut l'observer, cette opération, qui est d'ailleurs une opération parfaitement bien organisée...
- Oui, réussie quand même. Ils ont su être à l'intérieur de la Russie.
- Sur le plan technique, c'est une opération assez magistrale, il faut le dire.
- Oui.
- Parce qu'arriver à mettre en place des réseaux, ça a quand même duré plus de 18 mois.
- Il a fallu mettre en place des réseaux...
- Mais comment ça s'est passé, à votre avis ? C'est intéressant d'en parler un peu.
- Déjà, il a fallu apporter les armes, les drones, etc.
- Ça implique qu'il faut d'abord des réseaux sur place, des gens qui soient capables de réceptionner tout ça, de mettre l'affaire en musique, si j'ose dire.
- Et ça, probablement qu'il y a des complicités, peut-être qu'il y a des gens qui ont été sous-doyés, peut-être, etc.
- Donc on est dans le registre...
- Rien que pour le transport de ces drones à l'intérieur de la Russie.
- Rien que pour l'acheminement en Russie du matériel nécessaire.
- Ce qui n'est pas complètement nouveau, puisque je vous rappelle que le premier attentat qu'il y avait eu contre le pont de Kerch en 2022, c'était un camion explosif, d'ailleurs, qui avait explosé sur le tablier du pont.
- Eh bien, on avait eu un peu le même phénomène, c'est-à-dire qu'il a fallu infiltrer...
- Il a pris le camion avec l'explosif en passant par l'Asie centrale, etc.
- Donc ce n'est pas simplement un passage de l'Ukraine à la Russie.
- Il a fallu faire tout un détour et c'est probablement des cheminements semblables qu'il a fallu utiliser pour amener les drones sur place.
- Mais après tout ça, il faut naturellement avoir les containers avec la technologie...
Transcription générée par IA