single.php

Yves Veyrier : "On risque de faire exploser le système de solidarité"

Par La Rédaction

Yves Veyrier, secrétaire général de Force Ouvrière était l’invité politique de Patrick Roger le 26 Février sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40

Thumbnail

Alors que Ford vient de rejeter l'offre de reprise de l'usine Blanquefort, le nouveau secrétaire général de Force Ouvrière réagit à cette décision, qui va bientôt priver 850 salariés de leur emploi.

Pourquoi pas une nationalisation ?

Pour Yves Veyrier, "cela pose un problème plus large, celui sur les aides publiques aux entreprises. On a insuffisamment de contrôle et de possibilité de sanctionner. Les aides publiques devraient au minimum être créatrices ou sauvegarder des emplois. C'est inacceptable, on ne peut pas laisser des entreprises bénéficier d'aides et après s'en aller !"

Peut-on aller, comme certains le réclament, à envisager une nationalisation, éventuellement temporaire du site ? "Après tout, il y a déjà de l'argent public dans cette entreprise, estime le responsable syndical. L’État et les collectivités locales peuvent jouer leur rôle. Ce sont des emplois directs en moins et des emplois induits tout autour." Et dans une telle situation, pas question de querelles entre syndicats : "dans ces situations-là, l’unité syndicale est là. C’est un collectif."

Faire exploser la solidarité

Quid de l'avenir assurance chômage, alors que le gouvernement a repris la main ?  "Il nous a fait une lettre de cadrage, avec 1,3 milliard d’économie tous les ans, et en échange un bonus malus. Nous ne sommes pas en faveur d'économies supplémentaires sur les demandeurs d’emploi. On a déjà un accord passé en novembre 2017 entre employeurs et syndicats, allant jusqu’en 2020, avec 400 millions d'économies par an. Ce qu’il fallait, c’était limiter le recours aux contrats courts. Nous avions proposé que, selon la moyenne des contrats courts utilisée par branche, si votre entreprise est au-dessus, elle paie plus cher. Cela a le mérite d'inciter à des comportements plus vertueux, et elles paient en contrepartie."

Le gouvernement parle également d'instaurer une dégressivité de l'assurance chômage pour les cadres. "C’est dangereux, estime Yves Veyrier, car l’assurance chômage est un système distributif. Les cadres contribuent pour 40% aux recettes de l’assurance chômage, et en consomment très peu, car ils sont moins au chômage et très peu de temps. On risque de faire exploser le système de solidarité, et les cadres iront s’assurer individuellement. Il y a 140 milliards d’aides publiques aux entreprises tous les ans. A-t-on évalué sérieusement leur effet sur l’emploi ?"

Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

 

L'info en continu
19H
16H
15H
14H
13H
12H
11H
10H
09H
Revenir
au direct

À Suivre
/