Le verdict de la Cour des comptes est tombé et il est lourd. 8 milliards manquent dans les caisses de l'État dans le budget 2017. Le Premier ministre Édouard Philippe n'a pas caché jeudi son agacement devant cet héritage laissé par l'ancien gouvernement.
"Édouard Philippe a raison d'être en colère et de trouver ça inadmissible, a estimé Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap, invitée du Grand Matin Sud Radio. La question est de savoir pourquoi l'ancien gouvernement n'a pas fait preuve de responsabilité et tiré la sonnette d'alarme. Je sais qu'on était en période électorale, mais on parle des comptes de la France."
L'audit de la Cour des comptes a en effet évoqué des budgets "insincères" dans les dernières années du quinquennat Hollande : "Il y avait l'idée de gonfler les recettes et de minimiser les dépenses. C'est ce qui a fait ces 8 milliards d'écart. En fait, toute la politique du gouvernement précédent, qui consistait à dire 'On va tenir en-dessous des 3%' ne marche pas. Ils savaient qu'on n'y arriverait pas."
Des accusations qu'on tenté de dédramatiser Michel Sapin et Christian Eckert, les anciens locataires de Bercy, évoquant une réserve d'argent dans laquelle l'État pourra puiser. "Dès qu'on vote le budget, parce qu'on sait qu'on n'est pas tout à fait capable de réaliser des économies, on met un petit pourcentage du budget des ministères dans ce qu'on appelle la réserve de précaution, a reconnu Agnès Verdier-Molinié. Tous les ans, on fait le coup de récupérer la réserve de précaution. À un moment donné, il faudrait passer à une vision budgétaire plus responsable, plus équilibrée, avec une vision plus stable sur le long terme."
Écoutez l'interview d'Agnès Verdier-Molinié, directrice de la fondation Ifrap, invitée du Grand Matin Sud Radio