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Agression, suicide, évasion : semaine noire dans les prisons

Par Jérémy Jeantet (avec AFP)

En quelques jours, de nombreux incidents sont survenus dans les prisons françaises, allant du suicide d'une détenue à Roanne à l'agression d'un surveillant à Osny, en passant par une livraison de colis par drone à Valence et une évasion d'un détenu en permission dans le Puy-de-Dôme. De quoi relancer le débat sur les moyens affectés à la sécurité dans les établissements pénitentiaires.

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L'éternel débat sur les moyens alloués à la surveillance des détenus est en passe de revenir sur le devant de la scène. Depuis le début de la semaine, une série d'incidents a cours dans les prisons françaises.

Mardi, un surveillant a été agressé par un détenu à Osny, dans le Val d'Oise, avec une arme artisanale. Le surveillant a réussi à se dégager sans être blessé et le détenu, âgé de 23 ans, a été présenté au parquet de Pontoise qui doit ouvrir une information judiciaire pour "tentative d'assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique, tentative d'évasion avec arme et port d'arme prohibées". Deux armes artisanales ont été retrouvées dans sa cellule.

Le même jour, un drone a survolé la prison de Valence, dans la Drôme, a pu éviter les filets anti-hélicoptères et se poser, afin de livrer un colis que les surveillants n'ont pas réussi à récupérer.

Ce jeudi, on apprenait qu'une détenue de 48 ans du centre de détention de Roanne, dans la Loire, s'était suicidée dans sa cellule le week-end dernier. Le procureur n'a pas relevé de "faute de surveillance" vis-à-vis de cette personne, "qui ne montrait pas de signe avant-coureur d'une intention suicidaire".

Enfin, dans le Puy-de-Dôme, un détenu de 35 ans du centre pénitentiaire de Riom s'est évadé, alors qu'il avait été autorisé à assister, démenotté, aux obsèques du grand-père de sa petite amie, mercredi après-midi. Il en a profité pour prendre la poudre d'escampette. Une quarantaine de militaires sont mobilisés, avec un hélicoptère de la gendarmerie, pour le retrouver.

"Un manque de moyens et un manque d'autorité"

Une série d'événements, au cœur de l'été, qui pose inévitablement la question des moyens dont disposent les surveillants pénitentiaires pour effectuer leur mission. Pour Jean-François Forget, secrétaire général UFAP-UNSA pénitentiaire, ces événements ne sont pas liés à une baisse des moyens pendant l'été, mais plutôt une situation globale tout au long de l'année : "Ce sont malheureusement des faits divers que l'on connaît au quotidien. C'est le résultat d'un manque de moyens et d'un manque d'autorité, à l'image de cette vidéo tournée dans une prison la semaine dernière. Le suicide d'une détenue, on le déplore, évidemment, mais il y a aussi des suicides dehors. Quant au détenu qui n'est pas rentré après son autorisation de sortie, c'est assez classique..."

Si, jusque-là, l'été était plutôt calme, Jean-François Forget craint surtout la rentrée, avec "un surplus d'activité et un nombre d'incarcération plus élevé, d'où une charge de travail plus grande. C'est là qu'il faudra être vigilant et ne pas baisser la garde."

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