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Ai Wei Wei dresse des barrières à New-York

Par Desmoulins

Avec quelques mois de retard, l'artiste chinois réagit au « we will build a wall » du président Donald Trump, en créant de monumentales installations faites de barrières dans la cité new-yorkaise. Le but avoué - et vraiment très original - étant de se plaindre du retour du protectionnisme à travers le monde. Une prise de risque insensée demandée par le Public Art Fund, qui souhaite que l'œuvre Good Fences Make Good Neighbors soit exposée du 12 octobre au 11 février 2018.

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La décision du président Trump de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis, a manifestement influencé la prochaine œuvre de l'artiste chinois. Le petit artisan va ainsi utiliser des dizaines de barrières, afin de créer des structures monumentales dans la ville de New-York, ce qui, symboliquement, représentera une critique du monde d'aujourd'hui.

Le nom de l'œuvre Good Fences Make Good Neighbors, ou les bonnes barrières font les bons voisins, est un extrait du poème Mending Wall de l'américain Robert Frost, qui exprime la nécessité de mettre des barrières au sein d'une société. Ces jolies palissades seront installées dans des endroits emblématiques de la Grosse Pomme, comme la Doris C. Freedman Plaza, qui se situe au sud-est de Central Park, la rue New-York City Economic Development corporation-manages Essex Street Market dans le Lower East Side ou les abris de bus JCdecaux, que l'on trouve à Brooklyn.

L'engagement d'un artiste

L'artiste engagé précise que, selon lui, « les barrières ont toujours été un outil de vocabulaire pour faire des aménagements politiques et évoque une association avec des mots comme « frontière », « sécurité », et « voisin », qui sont aujourd'hui connectés à l'environnement politique globale. Mais ce qu'il est important de rappeler, c'est que, si les barrières ont été utilisées pour nous diviser, les humains sont tous les pareils. Certains sont plus privilégiés que d'autres, mais avec ces privilèges vient une responsabilité d'en faire plus ».

Le directeur du Public Art Fund, Nicholas Baume, renchérit : «  Ai Wei Wei transforme un élément architectural ordinaire en une série d'installations frappantes, en suivant la tradition des artistes radicaux qui utilisèrent les matériaux de la cité elle-même comme un plate-forme créative dans les années 70. » Manifestement, la fondation, qui fête ses 40 ans, est très contente de s'être payé le célèbre contestataire chinois pour prêcher auprès de New-Yorkais déjà convertis au libre-échange.

Rappelons que l'organisation ne s'appuie que sur des dons privés, qu'elle consacre au financement d'œuvres s'inscrivant dans le paysage urbain new-yorkais. On se souvient notamment de l'artiste britannique Anish Kapoor, qui avait, en 2006, installé un immense miroir de 20 tonnes au Rockfeller Center.

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