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Pédophilie : après le reportage de Cash Investigation, l'Église dit sa "honte"

Par Mathieu D'Hondt avec AFP

L'Église a confié sa "honte" après les révélations sur l'attitude de certains prêtres vis-à-vis de la pédophilie, affirmant qu'elle allait lutter contre ce "fléau".

Pédophilie : après le reportage de Cash Investigation, l'Église dit sa "honte"

Au lendemain de la diffusion du reportage de Cash Investigation, auquel s'ajoutent les révélations d'une enquête de Mediapart, l'Église catholique de France a réagi par l'intermédiaire du porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), Monseigneur Olivier Ribadeau Dumas. Dans un entretien accordé à l'AFP, ce dernier a déclaré qu'il éprouvait "un sentiment profond à la fois de honte et d'humilité", ajoutant qu'il était "bien conscient" que l'Église avait "commis des erreurs" avec "des silences coupables". Et l'intéressé de reconnaître que des décisions avaient été prises uniquement pour "défendre l'institution" sans "faire la légitime place aux souffrances des victimes".

Dans le documentaire en question, diffusé la veille sur France 2, des journalistes mettaient en lumière le "silence" de l'Église accusant 25 évêques, dont 5 toujours en poste, d'avoir couvert les agissements d'une trentaine de prêtres pédophiles coupables d'avoir abusé de 339 victimes. Les affaires dénoncées remonteraient aux années 60 et au début des années 2000.

"Une culture du silence que nous voulons briser"

Des révélations alarmantes qui constituent "une agrégation de faits prenant une dimension vertigineuse", selon Mgr Ribadeau Dumas qui a tout de même jugé que l'émission était "uniquement à charge". Concernant les accusations contre le père Bernard Preynat, soupçonné d'abus sexuels sur plus de 70 scouts lyonnais - affaire qui a terriblement écorné l'image du cardinal Philippe Barbarin - le porte-parole de la CEF a reconnu que "des erreurs d'appréciation et de gouvernement" avaient été commises, mais l'intéressé a tenu à rappeler qu'"aucun évêque condamné pour avoir caché des faits n'était en poste aujourd'hui".

Concédant qu'il y a eu pendant trop longtemps "une culture du silence", Mgr Ribadeau affirme que lui et ses semblables veulent "briser" cette omerta pour travailler sur "l'écoute et l'accompagnement des victimes". "Une nouvelle phase" qui devrait mettre du temps à s'installer dans les mœurs selon lui, car comme il le rappelle, "on ne fait pas bouger les mentalités comme ça".

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