Ce n'était pas un problème de dépense, puisqu'on trouve de tels logiciels certifiés pour une quarantaine d'euros. C'était bien plus un problème de contraintes. En effet, ces logiciels n'acceptent pas que l'on commette une erreur. Si vous éditez une facture avec un mauvais montant, il faut derrière, éditer un avoir, pour refaire une nouvelle facture. Cela fait donc trois pièces comptables. Même chose si l'intitulé de la prestation change. Même chose si l'on vous demande d'ajouter un numéro de bon de commande. Bref, tous ceux qui utilisent ce genre de logiciels ou travaillent avec ceux qui s'en servent savent à quel point ils sont contraignants.
Et pourtant, le gouvernement, ou plutôt, l'ancien gouvernement, avait fait voter une loi imposant à tout le monde, entreprises et autoentrepreneurs compris, de passer obligatoirement à ce genre de logiciels comptables au 1er janvier prochain. Avec une seule exception : ceux qui tiennent une comptabilité manuelle, manuscrite, étaient encore autorisés à continuer ainsi.
Tout cela, c'est terminé. Face à la levée de boucliers provoquée par l'annonce de la mesure, en particulier celle des autoentrepreneurs, le ministre de l'action et des comptes publics a annoncé hier en fin d'après-midi une simplification. C'est même un retour au statut quo. On ne change rien.
L'obligation d'utiliser un logiciel comptable ou un logiciel de caisse certifiés, sur lesquels l'annulation d'une facture est impossible, ne concernera que ceux qui utilisent déjà ce genre d'outils. Ils devront donc faire procéder à une mise à jour de leur logiciel comptable ou de caisse d'ici le mois de janvier prochain.
Pour les autres, et pas seulement les autoentrepreneurs, vous pouvez continuer à utiliser un tableur Excel, un traitement de texte ou équivalent, comme avant, et à éditer vos factures avec.