Je vous avais prévenu, cela va durer toute la semaine. En tout cas jusqu’à jeudi, la dernière journée réservée aux professionnels avant l’ouverture au grand public vendredi. Hier au Bourget, c’est Boeing qui a tiré les premiers coups de canon en annonçant 240 commandes pour son nouveau Boeing 737 Max 10, un avion dont les premiers exemplaires sortiront du hangar du constructeur aux États-Unis en 2019. 240 commandes : tout le monde a été surpris par cette annonce mirifique et mirobolante, puis en y regardant de plus près, on s’est rendus compte qu’à la fin du mois de mai, Boeing avait déjà 160 commandes de Boeing 737 Max 10 dans ses carnets, qui ont donc été mélangées à ce chiffre de 240. Pour les 80 supplémentaires, un certain nombre d’entre elles ne sont, en réalité, que de simples options d’achat et non des commandes fermes. Mais c’est le jeu : on annonce un gros chiffre, on ne regarde pas trop ce qu’il y a dedans, ça fait sérieux et costaud.
Airbus et Boeing font chauffer le carnet de commandes
Airbus a en tout cas riposté une heure plus tard avec "seulement" 100 commandes de son A320 Neo, le concurrent direct du 737 Max. 100 commandes seulement, mais 100 commandes fermes cette fois, et il s’agissait en plus des premières annonces de commandes pour cet avion : il n’y en avait pas de planquées dans les comptes ou de cachées sous le tapi. Le match devrait continuer aujourd’hui, on attend dans la journée une possible grosse commande en provenance de Chine, toujours pour Airbus. Peut-être des A380 de nouvelle génération. Au passage, au Bourget on ne vend pas que des avions, on vend aussi par exemple des moteurs d’avions. CFM International, le motoriste filiale de Safran et de General Electric, a annoncé hier pour près de 6 milliards de dollars de commandes de moteur, chez Boeing et chez Airbus.
Pas d’équilibre budgétaire du système de retraites avant… longtemps
Pendant ce temps-là, le Conseil d’orientation des retraites rend aujourd’hui son rapport annuel et annonce des lendemains qui déchantent. C’est à se demander si le Conseil n’avait pas été artificiellement un peu trop optimiste l’an dernier, dans un contexte de campagne électorale. Jugez un peu : l’an dernier son rapport parlait d’un retour à l’équilibre du système de retraite français en 2025. Mais catastrophe : le rapport de ce matin annonce plutôt 2040 selon le meilleur scénario, 2050 avec une croissance de 1,5% (ce qu’on espère cette année), et aucun retour à l’équilibre en cas de croissance inférieure ! Selon ce rapport, il faudra trouver 10 milliards d’euros en 2021 pour boucher les trous du système de retraites, et ça ira en s’aggravant par la suite. Autant dire que le nouveau gouvernement annoncé demain aura du pain sur la planche avec la réforme des retraites promise par le candidat Macron...
Réécoutez ici l’édito éco de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio