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Vendée Globe: Bonne Espérance en approche pour Dalin et les leaders

Lancé depuis plusieurs jours à un rythme effréné dans l’Atlantique, le groupe de tête du Vendée Globe est attendu dans les prochaine heures au Cap de Bonne Espérance, point de passage marquant le début du grand plongeon dans les redoutables mers du Sud.

Loic VENANCE - AFP/Archives

Lancé depuis plusieurs jours à un rythme effréné dans l’Atlantique, le groupe de tête du Vendée Globe est attendu dans les prochaine heures au Cap de Bonne Espérance, point de passage marquant le début du grand plongeon dans les redoutables mers du Sud.

Au pointage de 11h00 (10h00 GMT) vendredi, Charlie Dalin (Macif) était talonné par Sébastien Simon (Groupe Dubreuil), Thomas Ruyant (Vulnerable) et Yoann Richomme (Paprec Arkéa), tous trois à quelques dizaines de milles seulement du leader.

Ce groupe de tête devait mettre à babord cet après-midi le premier des trois caps de référence du parcours --avec Leeuwin et Horn --, après 19 jours passés en mer.

"Entrer dans les mers du Sud, ce n’est pas rien. Je ne m’en rends encore pas vraiment compte, tellement c’est allé vite. Là, on s’approche des 40e rugissants, et j’ai un peu de mal à réaliser", a expliqué Charlie Dalin.

Jérémie Beyou (Charal), Nicolas Lunven (Holcim-PRB), Yannick Bestaven (Maitre Coq), Paul Meilhat (Biotherm) et Sam Goodchild (Vulnerable) seront les prochains à atteindre cette très symbolique marque, qui correspond à un quart du parcours autour du monde.

"Le vrai tour du monde commence aujourd'hui", a estimé Goodchild, leader pendant une bonne partie du début de course et finalement relégué à une belle septième place depuis quelques jours en raison des vitesses prodigieuses atteintes par ses concurrents.

Le marin français Sebastien Simon à bord de son Imoca "Groupe Dubreuil" avant le départ du Vendée Globe aux Sables-d'Olonne en France le 6 novembre 2024

Sebastien Salom-Gomis - AFP/Archives

- Pluie de records -

Les huit marins de tête filent en effet à plus de 20 noeuds de moyenne depuis dimanche, surfant une dépression née au large du Brésil, comme des automobilistes fonçant sur une autoroute complètement dégagée, mais tout de même un peu cabossée.

"Je n'aime pas trop ce groupe qui bombarde n'importe comment, j'en fais partie hein mais je trouve qu’on ne va pas pouvoir durer comme ça deux mois", a expliqué Richomme il y a quelques jours, secoué par les impacts de son bateau dans la mer formée.

Durs au mal, Ruyant, Richomme et compagnie avaient tous fait le choix de ne pas ménager leurs montures avant l'Océan Indien pour exploser au passage le record de distance parcourue en 24 heures en solitaire sur un monocoque.

Battu à six reprises en début de semaine, Sébastien Simon a enfoncé le clou mercredi, le faisant passer de 579 à 615 milles parcourus, soit 1.139 km. "J'avais trouvé une configuration très bizarre avec le bateau, j'en dirai pas plus mais le bateau marchait tout seul", a raconté vendredi le marin vendéen.

Ce rythme infernal imprimé par les huit leaders leur a permis de semer le reste de la flotte. Samantha Davies, pourtant dixième, pointe désormais à 700 milles de Charlie Dalin, un véritable monde d'écart.

- Place aux courants et aux icebergs -

Le Français Thomas Ruyant à bord de "Vulnerable" après le départ de la 10e édition du Vendée Globe au large des Sables-d'Olonne en France le 10 novembre 2024

Christophe ARCHAMBAULT - AFP/Archives

Comme l'équateur, le point Némo, l'entrée dans le Pacifique ou le Cap Horn, la latitude de Bonne Espérance est un marqueur fort d'un Vendée Globe, mais aussi un passage dangereux.

Les marins traversent à la pointe sud de l'Afrique le courant des aiguilles, frappé par la houle des 40èmes rugissants, où sont charriés troncs d'arbre, mammifères et autres ofnis.

"C'est l'endroit que je redoute le plus du tour du monde", expliquait avant le départ Charlie Dalin, en évoquant ce courant qui descend le long de la côte est africaine pour créer des tourbillons dans le sud de l'Atlantique.

C'est dans cette zone qu'en 2020, Sébastien Simon et Samantha Davies avaient dû abandonner leurs Vendée Globe après des collisions et que Kevin Escoffier avait vu son bateau "plié en deux" par une vague scélérate.

Mais une fois ce courant passé, les marins seront officiellement dans l'Océan Indien.

Et pendant trois semaines, ils devront composer avec une mer agitée, des températures glaciales, des vents violents, des icebergs à éviter et ce sentiment de solitude qui ne devrait que s'amplifier.

Par François D'ASTIER / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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