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Dopage russe et corruption: nouveau procès pour Diack fils après l'annulation partielle de sa condamnation

Rebondissement mercredi dans l'affaire du dopage d'athlètes russes et de corruption qui avait ébranlé le monde du sport il y a dix ans: Papa Massata Diack, fils de l'ex patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, va de nouveau être jugé après l'annulation partielle de sa condamnation par la Cour de cassation.

Seyllou - AFP/Archives

Rebondissement mercredi dans l'affaire du dopage d'athlètes russes et de corruption qui avait ébranlé le monde du sport il y a dix ans: Papa Massata Diack, fils de l'ex patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, va de nouveau être jugé après l'annulation partielle de sa condamnation par la Cour de cassation.

Condamné en première instance en 2020 puis en appel en 2023 à cinq ans d'emprisonnement pour corruption passive, complicité de corruption passive, corruption et recel, le Sénégalais de 58 ans voit ses peines annulées et va être rejugé par la cour d'appel de Paris, a ordonné la Cour de cassation.

Dans son arrêt mercredi, la haute juridiction estime que l'ancien consultant marketing de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF, devenue depuis World Athletics), doit être rejugé du chef de "complicité de corruption passive", la Cour d'appel de Paris n'ayant pas suffisamment motivé sa décision en le désignant coupable l'année dernière.

La peine de prison et l'amende de 500.000 euros auxquelles il avait été condamné en appel sont aussi annulées et seront redéfinies lors du nouveau procès. La Cour de cassation confirme toutefois la culpabilité de M. Diack concernant les autres chefs d'accusation (corruption passive, corruption et recel).

Cette annulation partielle de la condamnation de Papa Massata Diack marque un nouveau tournant dans l'affaire de corruption et du dopage d'athlètes russes en 2011, un scandale révélé en 2015 et qui avait ébranlé le monde de l'athlétisme et du sport en général.

- Dopage contre contrats -

En première instance puis en appel, Papa Massata Diack avait été reconnu coupable de complicité au sein d'un système de pots-de-vin visant à cacher des cas de dopage sanguin chez des sportifs russes en 2011, un an avant les Jeux olympiques de Londres.

En faisant traîner les procédures de sanctions contre ces athlètes aux passeports biologiques suspects, la Fédération internationale avait permis à certains d'entre eux de participer à ces Jeux.

En contrepartie, les grands parraineurs russes avaient renouvelé leurs contrats avec l'IAAF, en vue des Mondiaux-2013 à Moscou.

Surnommé "PMD", Papa Massata Diack avait également été jugé coupable d'avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d'euros sur des contrats de parrainage, via un montage de sociétés écrans.

L'affaire avait aussi précipité la chute de son père, l'ex-patron de l'athlétisme mondial Lamine Diack, et de quatre autres protagonistes.

Condamné à quatre ans de prison en première instance en 2020, Diack père est mort en 2021 et les poursuites à son encontre se sont éteintes, tout comme celles visant le Français Gabriel Dollé, ancien chef de l'antidopage de l'IAAF, également décédé. Deux responsables sportifs russes à l'époque des faits, Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, n'avaient pas fait appel.

Le sixième protagoniste, Habib Cissé avait été condamné à trois ans de prison avec sursis en appel mais cet ancien conseiller personnel de Lamine Diack s'est pourvu en cassation avec "PMD" et sera lui aussi rejugé.

L'affaire avait été révélée par l'agent de la marathonienne russe Liliya Shobukhova, qui avait payé 450.000 euros pour disparaître de la liste. Finalement suspendue en 2014, elle avait demandé un remboursement et reçu 300.000 euros provenant d'un compte à Singapour qui a permis de remonter à "PMD".

Par Valentine GRAVELEAU / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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