La Fédération française de basket a officialisé lundi le départ du sélectionneur de l'équipe de France Vincent Collet, après un mandat de quinze années conclu sur une nouvelle médaille, l'argent des Jeux olympiques de Paris.
"Normalement je termine" avait déclaré le Normand de 61 ans après la défaite en finale des Jeux olympiques contre les Etats-Unis, le 10 août (98-87), ne fermant pas totalement la porte à une prolongation alors qu'il arrivait en fin de contrat.
"Nous avons décidé d'un commun accord avec Vincent qu'il ne serait plus le sélectionneur de l'équipe de France séniors" a déclaré le président de la Fédération française (FFBB) Jean-Pierre Siutat lors d'une conférence de presse organisée à Paris.
Le nom de son successeur sera officialisé "au plus tard fin septembre" a-t-il ajouté, alors que se profile fin novembre une fenêtre de qualification à l'Euro-2025.
Collet a de son côté expliqué avoir "pesé les plus et les moins". "C'est ce qui m'a fait évoluer. On peut considérer que ça peut ne jamais s'arrêter, c'était une des hypothèses, mais ce qui a pris le dessus c'est que c'était le bon moment pour ce clap de fin", a-t-il développé.
"Bien sûr que ce n'est pas simple. Sinon ça voudrait dire que je n'ai pas aimé autant cette équipe de France que je l'ai aimée. C'est une histoire d'amour très forte: pour l'instant c'est un sentiment difficile pour moi, comme une courbe du deuil à faire. Il faut que je digère mais je pense que c'est la bonne décision" a ajouté le technicien, refermant "plus qu'un chapitre de ma vie de coach, un chapitre de ma vie tout court", et "15 années inoubliables".
- Le seul titre des Bleus -
Collet a été nommé conseiller spécial auprès de la direction technique nationale de la FFBB, notamment dans la formation des joueurs et des techniciens, avec des clauses de départ en cas de proposition comme entraîneur principal en Euroligue et assistant en NBA.
Il a en revanche écarté l'idée de prendre les rênes d'une autre sélection.
Collet quitte son poste de sélectionneur avec, de loin, le plus beau palmarès à la tête des Bleus, dont il a pris la tête en 2009 en remplacement de Michel Gomez: huit médailles, dont un titre (Euro-2013), le seul de leur histoire, arraché à l'Espagne de la génération Pau Gasol, qui a si souvent été leur bourreau.
L'équipe de France a décroché autant de médailles en quinze ans avec Collet qu'en plus de 80 ans avant lui, et il lui a apporté huit de ses dix podiums depuis 2000.
Dont un dernier frustrant à Bercy donc, où elle aura tenu tête aux Américains comme trois ans plus tôt à Tokyo (82-87), moins d'un an après avoir pris la porte dès le premier tour du Mondial, à Jakarta.
Et après une phase de poules chaotique, conclue par une déroute contre l'Allemagne (85-71).
- Un Français privilégié -
"J'ai toujours essayé d'influencer mes différentes équipes pour que le +nous+ prenne le dessus sur le +je+, et je crois que cette année en est est la plus belle image: c'est après la phase de poules, quand le +je+ a fini par devenir +nous+ qu'on est devenus grands", a souligné Collet lundi.
Après la finale olympique, le capitaine Nicolas Batum avait rendu hommage au "meilleur coach français de l'histoire", passionné de basket jusqu'à l'obsession, travailleur acharné à tendance insomniaque.
Un ancien arrière né, coquetterie du destin, à Sainte-Adresse (Seine-Maritime), et dont le successeur aura une lourde tâche.
"Depuis la fin des Jeux on a reçu des propositions (...) des candidatures étrangères. On est vraiment en pleine réflexion sur le sujet. Mais je privilégierais plutôt un coach français: on a des jeunes coaches à fort potentiel, une formation qui fonctionne très bien (...) on pense que les opportunités et possibilités en France sont importantes", a déclaré le directeur technique national Alain Contensoux.
L'entraîneur de Bourg-en-Bresse, Frédéric Fauthoux, est cité par plusieurs médias comme le favori.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP