La justice a ordonné mercredi à la direction de l'université Jaurès de Toulouse de faire évacuer ses locaux, occupés par les étudiants. Le laboratoire de la Maison de la Recherche, rattaché à l'université, est par exemple bloqué depuis le 6 février, voilà bientôt trois mois.
Invitée du Grand Matin Sud Radio, Carole Fritz, chercheuse au Centre de Recherche et d'étude pour l'Art Préhistorique, rattaché à l'université Jean-Jaurès de Toulouse, juge qu'il est "un peu triste d'en arriver là", mais qu'il "faut avancer".
"On n'est pas forcément contre ce type de revendications, mais on n'est pas forcément pour le type d'action qui a été choisi", a-t-elle ajouté, alors que l'accès à la Maison de la Recherche est impossible pour les étudiants, comme pour les enseignants-chercheurs, depuis trois mois. Ce qui veut aussi dire impossibilité d'accès au matériel nécessaire pour ces recherches.
"On essaie de faire comme on peut avec ce qu'on a, a-t-elle reconnu. Les étudiants sont bloqués à partir du master et de la thèse, puisque le matériel est renfermé dans la Maison de la recherche. Il y a des gens et des recherches qui ont perdu trois mois de travail et de collaboration, au national et à l'international."
Si la décision de la justice est une petite victoire, qui laisse espérer un déblocage à venir, Carole Fritz se désole de l'abandon du projet d'initiatives d'excellence, IDEX, la candidature toulousaine ayant été rejetée au mois de mars.
"Pour une majorité de chercheurs, c'est une catastrophe, a-t-elle assuré. L'IDEX est un projet financé par l'État. Il devait apporter des financements globaux qui auraient permis de soutenir des programmes de recherche. Il ne faut jamais oublier qu'un programme de recherche financé, c'est aussi des programmes de thèses financés et des masters financés. L'argent qu'on va perdre là, pour aider les étudiants, on ne va pas le retrouver ailleurs."
Écoutez l'interview de Carole Fritz, invitée du Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard