Deux manifestations se tiennent à distance samedi après-midi à Romans-sur-Isère (Drôme), l'une organisée par un groupuscule d'ultradroite en mémoire du jeune Thomas, tué il y a un an dans le village de Crépol, et l'autre par des syndicats et organisations de gauche.
Le premier rassemblement à s'élancer s'est retrouvé en début d'après-midi. "Face aux racistes, Romans résiste", dit la banderole en tête de cortège, mené par des organisations de gauche.
Plusieurs centaines de personnes ont pris part au cortège, dont des militants de la Jeune garde, des sympathisants LFI ou CNT, a constaté un journaliste de l'AFP.
"C'est important pour nous pour dire que Romans n'est pas une ville d'extrême-droite, que malgré le fait que l'ultra-droite nous a mis sur une carte et à leur agenda politique, nous, sur le terrain, on a envie de dire stop à ça", a expliqué à l'AFP Julie Maurel, membre du Collectif pour Romans.
Dans le cortège, la mère de Zakaria, un adolescent de 15 ans, originaire de La Monnaie, tué au mois d'avril en s'interposant dans une altercation.
"On manifeste avec Thomas, Zakaria, Nicolas et tous les enfants morts de violences aveugles dans nos têtes, dans nos cœurs. Mais là vraiment l'enjeu pour nous ce n'est pas du tout d'instrumentaliser ces morts-là, c'est vraiment d'être contre la récupération raciste qui est faite de notre territoire et de notre population", a insisté Julie Maurel.
Le cortège est parti du coeur du quartier de la Monnaie, qui fut notamment pris pour cible lors d'une manifestation aux allures d'expédition punitive quelques jours après la mort de Thomas, car certains suspects dans le dossier en sont originaires.
Dans cette affaire, 14 personnes ont été mises en examen. L'auteur du coup mortel n'a pas été identifié. L'instruction en cours doit permettre de déterminer les responsabilités de chacun.
L'autre manifestation de la journée, à laquelle la première est une réponse, doit se tenir à partir du milieu de l'après-midi sur une place du centre-ville.
Organisée par un groupuscule d'ultradroite baptisé "Justice pour les nôtres", elle entend rendre hommage à Thomas et de Nicolas Dumas, un jeune homme - par coïncidence joueur au sein du même club de rugby que l'adolescent - tué début novembre devant une discothèque du département, qu'ils qualifient de "victimes de l'immigration".
Les deux manifestations avaient dans un premier temps été interdites par la préfecture qui craignait "troubles importants et des affrontements idéologiques". Une décision du tribunal administratif de Grenoble a finalement levé ces interdictions.
AFP / Romans-sur-Isère (France) (AFP) / © 2024 AFP