C’est très sérieux même si on ne sait pas très bien où l’on va ! Mais on y va ! Le sujet n’est pas nouveau puisque depuis 2013, la Région Nouvelle Aquitaine a demandé à des scientifiques d’étudier la question. Après un premier rapport, un deuxième vient d’être écrit par 200 chercheurs sous la direction d’Hervé le Treut, membre du GIEC, de l’Académie des Sciences et président d’Acclimaterra. Parmi les secteurs vulnérables que pointent le rapport, il y a bien sur l’élévation de la mer qui pourrait aller jusqu’à 1m d’ici 2100 ce qui va changer toute la côte, les plages, les falaises mais aussi les maisons du bord de mer. Les villes qui avec l’élévation de la température et l’excès de CO2 vont bouger (mouvement des sols, corrosion, fragilité des bâtiments etc). Sans oublier la neige. Aller aux sports d’hiver va devenir un grand luxe puisqu’on prévoit que la saison va se réduire à 2-3 mois de neige à 1500 m d’altitude en moyenne dans les domaines skiables en Aquitaine.
Et pour les vendanges, c'est pareil. Les vignerons anticipent ces changements et ils ont raison car déjà depuis 20 ans, la date de maturité de la vigne a déjà avancé de 15 jours en moyenne. Les vendanges vont donc se dérouler de plus en plus tôt, en juillet sans doute, avec un vin dont la qualité et le goût va forcément changer. Une des solutions serait de déplacer les vignes dans des endroits plus frais. Les anglais se frottent les mains ... Il faudra aussi surveiller la forêt qui recouvre 43% du territoire aquitain, ainsi que l’agriculture, deux secteurs qui vont devoir s’adapter au manque d’eau.
Les impacts sont économiques mais aussi sanitaires. Avec, espérons, pas trop de catastrophes comme on en voit aujourd’hui mais il est sûr que nous allons faire face à toutes sortes de problèmes : exposition aux ultraviolets, pollution de l’eau potable, développement des allergies, prolifération de nuisibles notamment le moustique tigre qui joue déjà les Cassandre en Aquitaine, notamment en Lot-et-Garonne.
Alors que faire ? Des centaines de choses que l’on répète depuis des années : privilégier les espèces locales plus résistantes et moins gourmandes en eau, arrêter de bétonner notamment les côtes, protéger les zones humides, végétaliser les villes, économiser drastiquement l’eau, moins consommer et se calmer sur la viande et le poisson etc bref pas des petits bricolages et des sparadras mais un changement profond de vie et de mentalités. Mais il y a tout de même une bonne nouvelle : si on accepte de tout changer on peut y arriver !