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"Tenue républicaine" : "L’école transmet des savoirs, mais aussi des codes"

Fatiha Boudjahlat, enseignante à Toulouse et essayiste, était interviewée dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 22 septembre. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Le collège Lamartine à Toulouse.

Jean-Michel Blanquer a déclaré qu’il fallait venir à l’école dans une "tenue républicaine". Qu’a-t-il voulu dire par là ?

 

Aller à l'école pour apprendre, pas pour se distinguer

"C’est très simple, j’ai utilisé mon cerveau plutôt que mes réflexes anti ministre, estime Fatiha Boudjahlat, enseignante à Toulouse et essayiste. Quand il dit cela, il ne parle pas de venir en sans culotte ou avec un bonnet phrygien, il parle de la république au sens de la chose publique, pas que de la loi publique. Il aimerait que l’on puisse déposer ses identités particulières à la grille d’entrée et s’inscrire dans la chose publique. On n’est pas là pour apporter des différences, pour se distinguer. On oublie que l’école, on y va pour apprendre, pas pour faire un défilé de mode, pour être à l’aise."

"On a interdit les bermudas hawaïens et les tongs. Les jeunes filles avec plus de trous que de jean, ce n’est pas une question de décence, ni que les garçons aient un regard sexualisé, rappelle Fatiha Boudjahlat. On est là pour avoir une tenue correcte. Quand on demande aux enfants de trouver un stage en troisième, ils ont du mal. J’ai des élèves qui n’ont que des survêtements. Ils n’ont jamais eu un pantalon de leur vie. Comment vont-ils faire pour voir les codes pour être en entreprise pendant une semaine ?"

 

On ne vient pas comme on est à l'école

"L’école n’est pas une extension de notre chambre", insiste l’enseignante à Toulouse et essayiste. Etait-ce de la maladresse de la part du ministre de l’Education ? "Non, je pense que c’est quelqu’un qui aime la république et a voulu éviter les mots piégés « tenue décente ». On vous dit que c’est le retour de l’ordre moral. Mais vous avez des chefs d’établissement qui ont tout laissé faire, et il y a ce mot générique qui incite au bon sens."

"L’école n’est pas un McDo, « venez comme vous êtes » ! Le regard des garçons sexualise, mais les filles ne sont pas non plus des bébés, rappelle l'enseignante et essayiste. Elles savent ce qu’elles font et sont hyper sexualisées. En mini jupe, on n'est pas à l’aise pour travailler. Les shorts ? Encore une fois, on mesure ? Jamais je n’ai vu un garçon avec un short aussi court qu’une fille. Ils ne viennent pas non plus en bermuda ou en marcel. On ne vient pas comme on veut dans une structure publique comme l’école, qui a pour mission de transmettre des savoirs, mais aussi de transmettre des codes."

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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