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Tatiana Ventôse : "On vit dans une société violente et on a intérêt à ne pas être faible"

Par La Rédaction

Pour la youtubeuse Tatiana Ventôse, qui s’est fait agresser dans le métro par deux hommes en septembre 2018, sa génération "a compris qu’on vivait dans une société violente et qu’on avait plutôt intérêt à être armé et à ne pas être faible". Tatiana Ventôse était l’invitée d’André Bercoff le 17 octobre 2018 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Tatiana Ventôse : "Les gens en ont marre de baisser les yeux"

Au cours de cet entretien avec André Bercoff, Tatiana Ventôse a exprimé son point de vue sur les agressions verbales et physiques, ainsi que sur les incivilités, qui sont devenues monnaie courante dans la France d’aujourd’hui. "C’est un vécu que beaucoup de gens ont en commun : les incivilités dans les transports, dans la rue, même chez eux dans leur quartier. Et les gens en ont marre de baisser les yeux. C’est arrivé à combien de personnes de se faire emmerder ?", s’est-elle interrogée.

"La plupart du temps on laisse courir quand il y a des gens qui crachent par terre, qui prennent leurs aises dans le métro ou qui se mettent à insulter d’autres gens. Cette fois-là, j’ai décidé de ne pas me les bouffer, j’ai décidé de dire : "je suis dans un espace public, vous allez devoir composer avec moi, je suis une personne, je vous respecte, mais vous allez me respecter", et je l’ai payé au prix fort", a-t-elle confié à André Bercoff. Interrogée sur la raison qui l’a poussée à tenir tête à ses agresseurs au lieu de subir cette fois-ci, elle a expliqué : "Sur le moment j’ai eu besoin d’affirmer quelque chose, peut-être une dignité pour toutes les fois où je suis rentrée chez moi avec la honte : "tu t’es laissé siffler, tu t’es laissé insulter"".

Pour Tatiana Ventôse, l'impunité est le résultat d'un manque de moyens au sein de la police

Tatiana Ventôse a aussi raconté à André Bercoff ses contacts avec la police dans les jours qui ont suivi son agression. "Quand je suis venue pour déposer plainte le jour de l’agression, c’était un vendredi. La policière à l’accueil m’a dit qu’il y avait au moins 6 jours d’attente et m’a proposé de venir un autre jour. Alors je suis venue le lundi suivant. Mais les enregistrements de la RATP, on ne les garde que 48 heures !", a-t-elle expliqué. Tatiana Ventôse en tire une analyse glaçante : "Il n’y a pas assez de policiers, les policiers n’ont pas les moyens de faire leur travail, ça crée des situations où les mecs peuvent se permettre de se comporter comme ça, en agressant les gens en toute impunité", déplore-t-elle.

Quelques jours après, "quelqu’un dans la hiérarchie de la police a vu ma vidéo, et j’ai commencé à recevoir plein de coups de téléphone de la police des transports, de mon commissariat. On m’a proposé un suivi psychologique, on m’a convoquée dans un commissariat, j’ai regardé les fichiers de 1.500 délinquants. Même si je suis reconnaissante pour cette attention, je me dis : "il y a des gens qui ont des séquelles, qui se retrouvent à l’hôpital, et on ne leur fait même pas un dixième de ça"", poursuit-elle au micro d’André Bercoff.

"S’il y a des agressions dans ce pays parce que vous baissez ou parce que vous ne baissez pas les yeux, ce n’est pas de votre faute. Mais en tant qu’être humain, il y a toujours un moment où on est faible, où on est vulnérable, et c’est toujours à ce moment-là que le truc arrive", conclut-elle.

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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