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Stéphane Montaigne :"réduire les allocations (...) c’est d’une bêtise infernale"

Stéphane Montaigne, auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire, livre auto-édité, était l’invité d’André Bercoff le 7 octobre 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Stéphane Montaigne invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Stéphane Montaigne : dans les job dating "il y a un bruit fou"

Stéphane Montaigne se rappelle avoir fait un job dating. "C’était une entreprise dans l’électronique sur Toulouse qui en faisait un", raconte-t-il. "Donc il y avait ces rendez-vous, c’était au stadium, au club VIP, il y avait les petits fours, il y avait un traiteur, on était reçus dans une grande salle, il y avait le bar, il y avait des choses à boire, etc." explique l’auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire.

"Au bout d’un moment, on vous attribue des numéros de table, un horaire pour passer, et puis voilà. C’était une toute petite table avec une chaise très inconfortable, je me suis retrouvé avec un monsieur pendant environ 10 minutes", raconte Stéphane Montaigne. Et "parce qu’il y a les autres tables à côté, il n’y a pas que moi, il y a un bruit fou, on est mal installé, et il y a quelqu’un qui vous pose des questions", continue-t-il. "Ce Job dating là, je pense que c’était la version VIP, la version Las Vegas", juge l’auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire. "Ce qui m’a fait comprendre qu’on se foutait de ma gueule et que c’était quelque chose d’un peu publicitaire, c’est qu’il y avait la Dépêche, il y avait des caméras, et j’ai eu l’impression que c’était plutôt l’entreprise qui voulait se faire mousser", explique Stéphane Montaigne. "J’y ai surtout vu un coup de pub, plus qu’autre chose", ajoute-t-il.

 

"Pôle emploi part du principe qu’on a du temps à disposition"

"Le job dating chez Pôle emploi, c’est différent", explique Stéphane Montaigne. "On contacte 15-20 personnes d’un coup, on les met dans une salle, on leur fait un petit laïus, et puis après on passe un entretien avec une personne", raconte-t-il. "On est 10 à passer un entretien avec la même personne, 20-30 minutes, donc vous imaginez, 20 ou 30 minutes par personne, si on est dixième, on a cramé sa journée", juge l’auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire. Pour Stéphane Montaigne, "Pôle emploi part du principe qu’on a du temps à disposition de toute façon, puisqu’on ne travaille pas".

"Il n’y a plus de boulot, il suffit d’aller voir sur la première page du Pôle emploi le nombre de job proposé, et le nombre de personnes au chômage", explique Stéphane Montaigne. C’est ainsi que, pour lui, "on se rend compte qu’il y a un décalage énorme". Stéphane Montaigne explique que c’est ce qu’il a écrit dans le premier chapitre de son livre Chroniques d’une humiliation ordinaire. "Dans le prologue je mets beaucoup de chiffres et des choses comme ça", explique-t-il, "il me semblait vraiment utile de planter les choses". Pour lui, "réduire les allocations pour motiver les gens à trouver du boulot c’est d’une bêtise infernale, il n’y a pas de travail".

 

Des "logiques incroyables qui contribuent également à l’humiliation"

Stéphane Montaigne explique que les emplois francs sont une solution pour favoriser l’embauche. "Mon employeur peut avoir de l’argent, des subventions ou des primes, quand il embauche quelqu’un qui est dans un cadre défavorisé", explique l’auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire. "Je préférerais qu’on me donne la prime à moi, mais non, c’est à l’employeur qu’elle est donnée, et je ne comprends pas trop pourquoi", déclare-t-il au micro de Sud Radio.

Pour Stéphane Montaigne, il s’agit de "logiques incroyables qui contribuent également à l’humiliation". "Non seulement on est humilié, mais ils ne comprennent rien, ces gens-là", juge l’auteur de Chroniques d’une humiliation ordinaire. "Je fais assez souvent des parallèles avec les salaires qu’ont les ministres, les députés", explique-t-il. Pour Stéphane Montaigne, "c’est évident" qu’ils ne sont pas "dans le même monde".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. 

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