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Soignants victimes de la méfiance de leurs voisins : "C’est difficile à vivre"

Laurent Sauzède, infirmier libéral dans la région de Lyon, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 26 Mars. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Un médecin prié de quitter son immeuble à Bruxelles, une aide-soignante de Toulouse à qui l’on demande par un petit mot sur sa porte de ne pas toucher les parties communes de son immeuble… De plus en plus de soignants sont considérés, et traités, comme des pestiférés par leurs voisins.

 

Une méfiance qui s'installe

Laurent Sauzède, infirmier libéral dans la région de Lyon, a repris le travail cette semaine. "Nous, personnel soignant, nous n’avions pas anticipé cette défiance qui allait s’instaurer. En début de semaine, un soir où je suis rentré de tournée, un voisin m’a demandé si j’étais médecin et si je traitais des patients atteints du coronavirus. Je lui ai dit que cela ne le regardait pas et le ton a commencé à monter gentiment. Il s’est énervé en estimant que ce n’’était pas normal, que j’allais ramener le virus dans l’immeuble, qu’il était propriétaire et qu’il allait appeler le syndic pour faire valoir ses droits… "

 

"Sur le moment, cela m’a étonné, confie l’infirmier libéral. La méfiance s’installe auprès des voisins d’immeuble, mais ce qui m’étonne aussi, c’est que c'est aussi le cas dans la population de manière générale dans le contexte de peur actuel. Lors d’un déplacement cette semaine auprès d’une nouvelle patiente pour faire un pansement, une dame qui m‘a interpellé dans un sas d’immeuble, m’a demandé ce que je faisais là quand elle m’a vu avec mes gants, mon masque et mon sac, jugeant que je représentais un risque. À croire qu’avant la crise, on n’allait pas déjà intervenir à domicile."

Des moyens réclamés depuis des années

"C’est un peu frustrant pour nous, estime Laurent Sauzède. On prend toutes les précautions nécessaires on se lave les mains 200 fois par jour avec le gel Hydro-alcoolique, pour décontaminer. On change de vêtements deux fois par jour, et à côté nous avons cela. C’est difficile à vivre, honnêtement." Ces professionnels de santé connaissent pourtant tous les gestes à faire. À quoi bon applaudir à 20 heures d’une part, et les traiter comme des pestiférés de l’autre ?

"La peur, je trouve cela tout-à-fait normal. Mais la crise cristallise l’individualisme de certains. Il y a encore à mon sens beaucoup trop de monde dans les rues. Les comportements devraient changer. Je regrette vraiment qu’il ait fallu une pandémie pour se rendre compte du manque de moyens matériels et humains. Nous, ce que l’on réclame, ce ne sont pas des revalorisations salariales, ce sont des moyens, depuis des années. Quand j’entends la porte-parole du gouvernement dire que la crise a été anticipée… Si cela avait été le cas, j’aurais des masques ,et il y aurait moins de personnels soignants contaminés. Franchement, c’est triste. À un moment, il faudra que le gouvernement rende des comptes."

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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