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À Seysses (Haute-Garonne), les surveillants de prison entre malaise, grogne et impuissance

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que de nombreux surveillants de prison font part de leur colère partout en France ce lundi suite à l’agression de trois d’entre eux la semaine dernière, la maison d’arrêt de Seysses (Haute-Garonne) n’échappe pas au mouvement.

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L’agression de trop pour les surveillants pénitentiaires ? Jeudi dernier, trois d’entre eux ont été agressés par un détenu jihadiste dans la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), déclenchant ce lundi un mouvement de protestation et de revendication dans plusieurs établissements français. Et le départ annoncé du directeur de cette prison ne change pas grand-chose. Dans la maison d’arrêt de Seysses, située à 25km au sud de Toulouse (Haute-Garonne), les surveillants se mobilisent pour réclamer plus de sécurité et plus de moyens humains et matériels pour faire face à la montée de la violence et de la radicalisation dans les prisons de France. Un établissement qui compte 130 surveillants environ pour surveiller près de 1000 détenus.

"Ils arrivent à balancer des colis malgré les filets anti-projection"

"C'est pour dénoncer la violence quotidienne qui nous touche et la radicalisation qui monte. Cent détenus pour un seul surveillant, c’est le terreau de la radicalisation qu’on cultive à Seysses…", déplore Jean-Pierre Soudier-Miquel, du syndicat UFAP-UNSA. De son côté, Nicolas François (syndicat pénitentiaire des surveillants non gradés) reproche aux décideurs politiques de ne pas avoir pris conscience de l’ampleur du défi à relever, alors que les détenus jihadistes se font de plus en plus nombreux derrière les barreaux. "Une très mauvaise prise en compte et gestion de ces individus dangereux en permanence. De quelle manière va-t-on prendre en compte ce fléau ?", s’interroge-t-il.

Et alors que les surveillants tirent la sonnette d’alarme sur le caractère dangereux des détenus, ces derniers arrivent même régulièrement à se procurer des téléphones portables à Seysses, dénonce Jérôme Combelles, du syndicat FO-pénitentiaire. "Par des moyens qu’ils ont, ils arrivent à balancer des colis qui arrivent sur le cours de promenade malgré les filets anti-projection. Ensuite, ça fait le yo-yo entre les cellules et on arrive à avoir des téléphones portables voire des couteaux en détention...", se désole-t-il.

Propos recueillis par Christine Bouillot

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