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Sensibilisation à l'autisme : "Il y a 20 ans, mon fils n'aurait pas pu aller à l'école"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que ce lundi 2 avril marque la journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme, Frédérique Préel, maman d’un enfant autiste et auteur du livre «Toi, mon vivant poème», était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce matin.

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C’est aujourd’hui la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, un handicap encore trop souvent méconnu mais qui a des répercussions non négligeables sur la vie de nombreuses familles. Auteur du livre Toi, mon vivant poème et maman d’un enfant autiste prénommé Simon, Frédérique Préel était l’invitée du Grand Matin Sud Radio ce lundi pour évoquer sa situation personnelle.

"J’étais une petite fille un petit peu introvertie, avec une vie imaginaire très intense. Je vivais une deuxième vie dans ma tête, c’est pour ça que quand on m’a dit que Simon était très rêveur à la crèche, je ne me suis pas inquiétée parce qu’il me ressemblait d’une certaine façon. Quand ils m’ont dit qu’il écoutait de la musique, qu’il était scotché à côté des enceintes et qu’il ne voulait pas participer aux jeux collectifs, ça ne m’a pas alerté car j’étais comme ça petite", raconte-t-elle avant de se souvenir du moment de la prise de conscience de l’autisme de son fils.

"La psychologue nous dit : "Il faut faire le deuil de votre enfant""

"C'est à l’école qu’on nous a mis le nez dedans. C’est un choc puisqu’au bout d’une semaine, l’enseignante nous a dit : "Soit il n’entend rien, soit il ne comprend rien". En tant que parents, on se dit au départ que c’est elle qui ne sait pas s’y prendre, puis elle revient régulièrement à la charge, la directrice aussi, donc à un moment on se retrouve chez un pédopsychiatre qui nous oriente vers une psychologue pour faire un bilan. Là, la psychologue, pas du tout psychologue, nous dit : "Il faut faire le deuil de votre enfant". Elle ne prononce pas le mot autisme, mais moi qui connaissais un petit peu, je voyais bien ce dont elle voulait parler. Elle fait un diagnostic très angoissant pour les parents", se souvient-elle.

Rédactrice-en-chef adjointe du magazine Version Femina, Frédérique Préel a alors rapidement pris les choses en main. "J’ai la chance, par mon métier, d’avoir rencontré une maman qui a créé une association. Le jour-même du diagnostic, elle m’a fait rencontrer des professionnels. Simon a tout de suite été pris en charge avec des séances de psychomotricité, d’orthophonie, de remédiation cognitive, avec tout un accompagnement qui lui permet de progresser", indique-t-il avant de souligner la "chance" de son fils d’avoir été en CP "dans une école où la directrice est exceptionnelle, elle nous a beaucoup aidé et a tout mis en place pour qu’il soit bien accompagné à l’école".

"Il y a 20 ans, les auxiliaires de vie scolaire n’existaient pas"

En cette journée spéciale, Frédérique Préel appelle l’État à faire plus dans l’accompagnement à l’autisme, tout en reconnaissant ce qui a déjà été fait. "Il reste beaucoup à faire, on attend avec impatience le quatrième plan autisme que doit présenter la secrétaire d’État. Mais je suis persuadé qu’il y a 20 ans, Simon n’aurait pas pu aller à l’école. Même si la France est en retard, on a quand même fait des progrès, il faut en être conscient. Je rencontre beaucoup de parents d’enfants autistes devenus adultes aujourd’hui, qui n’ont pas eu ma chance. Les auxiliaires de vie scolaire n’existaient pas il y a 20 ans… Il faut en avoir conscience tout en demandant au gouvernement d’en mettre davantage en place, de former les enseignants et d’aider financièrement les parents qui en ont besoin", déclare-t-elle.

Réécoutez en podcast l’interview de Frédérique Préel dans le Grand Matin Sud Radio

 

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