Comment inciter les gens à se laver plus souvent (et mieux) les mains ? Tel était le thème d’une réunion ce matin au ministère de la Santé. À l’hôpital, les mesures d’hygiène sont de plus en plus strictes depuis plusieurs années maintenant. Au service des urgences de l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), la pratique est devenue automatique pour Namoin Fofana. En sept gestes et 30 secondes chrono, cette infirmière répète ses gammes. "On prend deux pressions du savon, on fait couler l’eau. Après on se savonne sur toutes les mains, jusqu’en haut", raconte-t-elle au micro de Sud Radio.
Chef de services des urgences SMUR, le Dr Matthias Wargon rappelle l’importance de ce geste. "On a des distributeurs partout, et ces distributeurs sont disponibles et remplis quotidiennement. On doit tout le temps se laver les mains quand on est médecin : avant les patients et après les patients", insiste-t-il en rappelant les risques encourus. "On a beaucoup de problèmes d’infections manuportées et d’infection nosocomiales aux urgences. Se laver les mains, ça évite d’attraper des maladies. On sait que le premier traitement de la gastro-entérite, c’est de se laver les mains ! Encore plus spécifiquement à l’hôpital, se laver les mains évite d’apporter des microbes à des patients fragilisés, et ça empêche la transmission de microbes d’un patient à un autre, notamment de microbes parfois résistants aux antibiotiques. L’eau et le savon sont les meilleures barrières contre la propagation des microbes", souligne-t-il.
Au-delà du personnel, les visiteurs devraient eux aussi s’astreindre à se laver les mains à l’hôpital, ce qui est encore loin d’être systématique selon Namoin Fofana. "Ce serait bien, mais ce n’est pas toujours fait. J’en ai vu beaucoup qui viennent et qui ne se lavent pas les mains !", remarque-t-elle.
Un reportage d’Alice Berthias