Sarah El Haïry : "Le service national universel, c’est le meilleur de la colonie de vacances"
L’édition 2021 du Service national universel (SNU) a pris fin, avec 18.000 jeunes entre 15 et 18 ans qui y ont participé. Une participation en dessous des objectifs du gouvernement. "En réalité, on s’est adaptés pour permettre à tous les jeunes d’être accueillis dans les meilleurs conditions sanitaires", justifie Sarah El Haïry. Elle souligne néanmoins qu’il y avait "plus de 30.000 jeunes qui s’étaient inscrits et qui souhaitaient le faire".
Le SNU reste peu compris par les Français. "J’ai l’habitude de dire que le service national universel, c’est le meilleur de la colonie de vacances" mélangé avec des traits de service militaire et d’école. Durant les quinze jours, les jeunes "mangent ensemble", dorment ensemble mais aussi "lèvent un drapeau ensemble tous les matins", le tout en s’engageant pour une association, explique la secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et de l’Engagement. "Et puis, le plus important, la troisième étape où on s’engage à long terme au sein des réserves des armées, de la gendarmerie et de la police, ou encore des associations comme la SPA ou les Restos du Coeur."
Le SNU "Permet de l’unité, la cohésion"
Sarah El Haïry raconte l’histoire d’une jeune fille qui "n’avait jamais quitté son papy" car elle habitait dans une "zone montagneuse" et qui n’avait, avant le SNU, jamais participé à un "temps collectif aussi important". Ou encore l’histoire d’un jeune garçon qui, après avoir rencontré cette jeune fille, "ne pouvait pas imaginer à quoi sa vie ressemblait", lui venant de Lyon. La conclusion est que "des jeunes se sont regardés comme ils étaient" avec leurs handicap ou encore "en situation d'illettrisme, d’autisme". Or, selon Sarah El Haïry, le regard porté sur ces jeunes "ne peut changer qu’en partageant du temps".
Le SNU prévoit de plus un uniforme qui, pour la secrétaire d’État, "permet de l’unité, la cohésion". "Si je devais résumer en quelques mots ce bilan", explique-t-elle, elle reprendrait les termes d’une jeune fille qui a déclaré qu’en "deux semaines, elle a grandi de deux ans". "Ce sont ses mots, ce ne sont pas les miens", précise Sarah El Haïry.
L’uniforme apportant la cohésion, Sarah El Haïry ne ferme pas la porte à un rétablissement à l’école, "quand les parents et l’établissement sont favorables". "Je trouve que l’uniforme permet une certaine énergie, une certaine appartenance à un collectif". La secrétaire d’État estime néanmoins nécessaire qu’il y ait "une volonté de le porter", ce qui a été le cas lors du SNU où, raconte la secrétaire d’État, les jeunes demandaient s’ils pouvaient le garder à la fin du séjour. "Ils m’ont fait une promesse", à savoir continuer "de faire vivre" l’uniforme, en particulier durant les cérémonies.
[#SudRadio] @sarahelhairy "Pourquoi pas, si les parents et l'établissement sont d'accords, l'uniforme à l'école permet un sentiment d'appartenance"
— Sud Radio (@SudRadio) July 9, 2021
"Un bon citoyen, c'est simplement un citoyen qui s'engage"
Le gouvernement vise à étendre le SNU, confirme la secrétaire d’État, qui souligne qu’il a "vocation à être généralisé" pour "toucher toute une classe d’âge". L’objectif de ce SNU serait ainsi de faire des "bons citoyens", ce que Sarah El Haïry décrit comme "un jeune qui a conscience, qui connaît ses institutions, qui participe à la vie démocratique" ou encore "a une vision plus large de notre pays". "Un bon citoyen, c'est simplement un citoyen qui s'engage et qui trouve son chemin."
[#SudRadio] @sarahelhairy "Le #SNU a vocation à être généralisé pour toute une classe d'âge"
— Sud Radio (@SudRadio) July 9, 2021
"Il faut une prise de conscience générale"
82% des jeunes se sont abstenus durant les dernières élections régionales et départementales. "Voter c'est s'engager, c'est un devoir, une responsabilité collective", rappelle la secrétaire d'Etat qui "ne fait pas partie du camps des défaitistes". "Il faut une prise de conscience général, un sursaut", appelle Sarah El Haïry.
La responsabilité est "générale" pour la secrétaire d'État qui recommande "une modernisation des moyens de vote", passant par la proportionnelle, le vote électronique, par correspondance ou anticipation. "Il faut que les jeunes prennent conscience des compétences de chaque élection", recommande Sarah El Haïry qui rappelle que pendant le SNU, "nous vivons les institutions, par des simulations d'assemblées et d'élections".
Pour remédier à cette crise démocratique, Sarah El Haïry recevra "l'ensemble des forces jeunes politiques" de tous les partis, y compris du Rassemblement national. L'objectif est d'aller chercher une chose : "quels sont les moyens pour augmenter la participation des jeunes" pour combattre l'abstention chez les jeunes. "Quels quessoient leurs idéaux, ma responsabilité est d'aller chercher les moyens pour que chacun puisse s'exprimer", explique la secrétaire d'Etat.
"Un dernier effort collectif"
Au jour de la réouverture des discothèques, sous conditions de présenter un justificatif de vaccination ou un test PCR négatif, Sarah El Haïry appelle les jeunes à "faire confiance en la vaccination, notre plus grande arme pour retrouver une vie la plus normale possible". Après seize mois d'efforts, "un dernier effort collectif" avant la rentrée pour "emporter la victoire contre le virus".
Pour Sarah El Haïry, la forte demande dans les colonies de vacances signifie "une envie d'oxygénation des jeunes", estime-t-elle. "On apportera des tests dans l'ensemble des colonies de vacances et des centres aérés", annonce la secrétaire d'Etat qui compte sur "plus de 6 millions d'autotests", conditionnés à l'autorisation des parents.
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