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Santé au quotidien : "la violence devient complètement décomplexée"

Un pharmacien des Alpes-Maritimes alerte au sujet de l’agressivité croissante envers les professionnels de santé. Le docteur Cyril Colombani, pharmacien à Roquebrune-Cap-Martin et président de l'Union Syndicale des Pharmaciens d'Officine dans les Alpes-Maritimes, était interviewé dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 27 avril. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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Dans les pharmacies, les professionnels attendent la relève. (c) AFP

"Ils deviennent très rapidement violents, énervés"

Le docteur Cyril Colombani ressent une agressivité croissante et a même reçu des menaces. Est-ce dû aux campagnes de vaccination ? "On se retrouve avec des problèmes avec les antivax. Les gens ont une idée qu’ils veulent imposer. Cela touche à la santé et ils deviennent très rapidement violents, énervés. On reçoit des menaces. Ils ont l’impression de savoir des choses que les autres ne savent pas et s’arrogent le droit de menacer les gens qui sont là pour les aider, les soignants en général."

"On parle des antivax, mais c’est plus large que cela. Aujourd’hui, la moindre frustration concernant la santé devient totalement insoutenable, précise le pharmacien à Roquebrune-Cap-Martin. Cette pandémie nous a rappelé que nous étions petits dans l’univers, que nous ne pouvions pas tout, que la médecine ne pouvait pas tout. Pour certains, c’est compliqué à accepter. Prenez les tests PCR ou antigéniques : les secrétaires se font enguirlander si elles ne donnent pas un rendez-vous pour un test dans la demi-heure, quand les gens estiment qu’ils en ont besoin."

 

"Plus la moindre attente, la moindre contrariété"

"Malheureusement, les soignants sont épuisés aussi. On se bat contre quelques chose de nouveau, et on ne peut pas toujours tout dans la minute, dans la seconde. On a des gens fatigués, malades, qui ne supportent plus la moindre attente, la moindre contrariété. Nous avons un métier avec des règles à suivre. Quand l’ordonnance ne convient pas, qu’i y a rupture sur un produit, que vous ne pouvez pas fournir à la personne ce qu’elle est venue chercher au moment ou elle est venue le chercher, parfois, les gens ne l’acceptent pas."

Est-ce une forme d’égoïsme ? "On peut le voir dans tous les pans de la société, constate le président de l'Union Syndicale des Pharmaciens d'Officine dans les Alpes-Maritimes. On se focalise sur un petit nombre de personnes. Les soignants tiennent grâce aux marques d’affection d’une grande majorité de patients. Mais le petit nombre de gens mécontents qui vont se plaindre, qui vont faire un esclandre pour tout et tout le temps, a quand même un peu tendance à augmenter. Comme dans le reste de la société, la violence devient complètement décomplexée."

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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