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René Chiche - Élèves non-vaccinés exclus : "c'est parfaitement illégal"

René Chiche, professeur de philosophie, vice-président Action & Démocratie CFE-CGC et membre du Conseil supérieur de l'éducation, était l’invité d’Arthur de Laborde le 28 juillet 2021.

René Chiche était l’invité d’Arthur de Laborde le 28 juillet 2021.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a donné mercredi 28 juillet 2021 quelques précisions sur la gestion de la crise dans les établissements scolaires pour la rentrée 2021. En l’occurrence, si un cas de Covid-19 se déclare dans une classe de collège ou de lycée, les élèves non-vaccinés auront des cours à distance. Mais ce ne sera pas le cas des élèves vaccinés. Pour certains, c’est une inégalité d’accès à l’éducation.

René Chiche tient à préciser que "ce seront les élèves qui seront cas positifs qui seront évincés, selon la terminologie officielle, s’ils ne sont pas vaccinés" et pas l’ensemble des élèves de la classe. De fait, "ce n’est pas une inégalité d’accès a priori en fonction de l’état vaccinal", explique le professeur de philosophie.

 

"J’aimerais savoir sur quel fondement légal Jean-Michel Blanquer prétend exclure des établissements les élèves qui ne sont pas vaccinés"

Pour autant, René Chiche estime "qu’on peut s’attendre au pire" de la part du gouvernement, notamment du fait des autres dispositions annoncées, comme sur l’accès à l’hôpital. "En l’occurrence, Jean-Michel Blanquer vient d’annoncer ce que son Premier ministre, son chef de gouvernement, c’est-à-dire M. Castex, avait exclu." Le vice-président Action & Démocratie rappelle que le Premier ministre avait déclaré qu’il "n’était pas question de priver d’école les élèves". La décision annoncée le 28 juillet 2021, pour lui, "instaure un enseignement à deux vitesses". La mesure, juge le membre du Conseil supérieur de l’éducation, est "non seulement scandaleuse" mais aussi "parfaitement illégale" et "surtout absolument inutile".

"La loi destinée à renforcer les mesures sanitaires n’envisageait absolument pas les établissements scolaires", souligne René Chiche, ces derniers n’ayant pas été "inclus" dans les lieux où le Pass sanitaire est obligatoire. "J’aimerais savoir sur quel fondement légal Jean-Michel Blanquer prétend exclure des établissements les élèves qui ne sont pas vaccinés." Outre le problème de droit, il s’insurge face au "caractère inutile de cette mesure", notamment après l’affirmation d’une "contre-vérité" de la part du ministre de l’Éducation nationale qui a déclaré que "lorsque les élèves n’étaient pas vaccinés, ils n’étaient pas contagieux : c’est absolument faux".

 

"Je pense que les établissements scolaires, comme les hôpitaux, c’est vraiment toucher à ce qui est sacré"

René Chiche met l’accent aussi sur un autre problème : "comment va-t-on connaître le statut vaccinal de ces élèves ? Qui a ces données ?" Pour lui, le fait que le gouvernement ait ces données, permet "de voir exactement ce que représente ce Pass sanitaire, c’est-à-dire que c’est un moyen de contrôler, de ficher, de collecter des données sur les personnes, à leur insu, et de pouvoir effectivement surveiller". "Je pense que les établissements scolaires, comme les hôpitaux, c’est vraiment toucher à ce qui est sacré."

 

"On casse l’assiette en porcelaine, mais la mouche continue son trajet"

Le professeur de philosophie juge que les mesures sont inutiles, "insensées" et "disproportionnées" et estime que c’est comme "écraser une mouche sur une assiette en porcelaine avec un marteau". "On casse l’assiette en porcelaine, mais la mouche continue son trajet."

Or, la mouche, c’est bien le virus : "le virus va continuer de toute façon à circuler", souligne René Chiche. Dans les protocoles présentés par l’Éducation nationale, plusieurs mesures sont prévues et notamment le retour du masque obligatoire en classe, sauf au primaire, même dans le protocole le plus léger. "Je ne peux pas supporter, en tant qu’enseignant soucieux de l’intelligence et de cultiver l’intelligence de mes élèves, qu’on dise n’importe quoi, et qu’on fasse faire n’importe quoi."

"La vaccination, elle est pour se protéger soi-même, pas du tout pour faire diminuer la circulation du virus"

Les enseignants ne sont pas tenus à une vaccination obligatoire, en tout cas pour l’instant. "Je vous ai dit qu’il fallait s’attendre à tout, y compris au pire", rappelle René Chiche, qui souligne que l’obligation vaccinale pour les soignants a été imposée car "au contact de personnes fragiles". "De deux choses l’une : ou bien ces personnes vulnérables sont vaccinées, si le vaccin est efficace, ces personnes vulnérables, elles ne risquent rien", souligne René Chiche. "Ou bien, elles ne sont pas vaccinées, et vacciner l’ensemble de la population simplement parce que des personnes vulnérables ne sont pas vaccinées ça n’a pas de sens non plus."

"Le gouvernement est en train de prendre un tas de mesures qui sont des atteintes graves à l’État de droit, qui font vaciller l’État de droit", juge le professeur de philosophie qui estime que "la vaccination, elle est pour se protéger soi-même, pas du tout pour faire diminuer la circulation du virus, ça, c’est un mensonge absolu". Ainsi, pour René Chiche, le gouvernement devrait "imposer la vaccination à toute la population", s’il avait autant confiance dans le vaccin.
Concernant les enseignants, certains syndicats, annonce René Chiche, "en sont arrivés à être les meilleurs instruments de cette politique de précaution sans aucune précaution". "On fait des dégâts considérables pour se protéger d’on ne sait quoi."

 

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