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Rebaptiser des lieux à Marseille? "Des personnes qui ont marqué la France ou l'humanité... Pas des criminels de guerre"

Des noms de rues et de bâtiments indésirables à Marseille, dans le quartier populaire de la Belle de Mai. Près d'une ancienne caserne, deux rues en mémoire de militaires qui ont participé à la colonisation de l'Algérie en ayant recours à des méthodes contestées. Un collectif fait de l'information dans le quartier et à déjà obtenu le changement de nom d'une école, le maréchal Bugeaud va céder sa place. "Une école peut porter le nom d'un héros, pas d'un bourreau", a justifié le maire de Marseille. 

(Archive) Photo datée du mois de juillet 1962 des bustes déboulonnés des gouverneurs successifs de l'Algérie coloniale avec à l'extrême gauche le maréchal Bugeaud. Après plus de sept ans de guerre l'Algérie a proclamé son indépendance après la signature des accords d'Evian le 18 mars 1962 et leur ratification par référendum en France le 08 avril 1962 puis en Algérie le 1er juillet 1962. AFP PHOTO (Photo by - / UPI / AFP)
Reportage Sud Radio de Stéphane Burgatt

 

Sur le portail de la petite école en préfabriqués, le nom du maréchal Bugeaud apparaît toujours mais plus pour très longtemps. Une première victoire pour Yamina, qui habite le quartier.

"C'est déjà un premier pas, et on espère surtout que ça ne sera pas une fin. Evidemment, ça me posait question. Vu ce que ce personnage a pu faire, il n'est pas logique que des enfants puissent dire: je vais à l'école Bugeaud !"

 

Le nouveau nom sera Ahmed Litim, tirailleur algérien tué lors de la libération de la ville.

 

Enfumer des tribus entières, "comme des renards" 

Et dans ce quartier où d'autres noms de rues posent question, Valérie du collectif culture des États généraux de Marseille, mène une campagne d'affichage pour expliquer qui étaient Thomas Robert Bugeaud ou encore Eugène Cavaignas. "L'explication de qui c'est. Ce criminel de guerre a t-il sa place sur une plaque de rue? Ils se sont particulièrement illustré par les atrocités commises pendant la conquête de l'Algérie, notamment la pratique des 'enfumades'. Cela consistait à faire se replier des tribus entières dans des grottes. Bugeaud disait: 'les enfumer comme des renards''. Mais les remplacer par quels noms ? Les propositions sont recueillis dans une boite à idée déposée sur le comptoir du café de Dédé:

"Marie Curie, Victor Hugo... Des personnes qui ont marqué la France ou l'humanité... Mais des gens qui ont été des criminels de guerre, non... C'est pas bon !"

 

Le nom de la militante féministe Gisèle Halimi revient beaucoup dans les propositions.

 

"Donner des noms de rues, c'est rendre hommage. À criminels qui, à l'époque, ont été critiqués par le Ministère de la guerre" - Valérie, collectif culture

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