Reportage à Marseille de Stéphane Burgatt pour Sud Radio
"Pour le mois d'avril, les pertes seront un mois complet de chiffre d'affaires"
Une année perdue : à Marseille, l’Hôtel Carré Vieux Port de Nicolas Guyot est en sommeil depuis plus d’un mois, faute de client. "On souffre beaucoup confie-t-il. Pour le mois d'avril, les pertes seront un mois complet de chiffre d'affaires déplore-t-il. Pour le mois de mars, plus de 50%, pour le mois de mai on ne sait pas ce qui va se passer".
À l’échelle de la région, les pertes sont énormes : 2 milliards d'euros pour l’heure et l’incertitude totale pour la suite. Selon Francois de Canson, le président du Comité Régional de Tourisme (CRT), "le tourisme est à l'arrêt à 98% assure-t-il. Sur juillet-août, les annulations ne sont pas massives, on n'a pas de réservations mais on n'a pas non plus d'annulations. Les gens sont vraiment dans l'attente de ce qui va se passer en montagne, dans l'arrière-pays, comment seront ouvertes nos plages".
"Si nous dépassons la date du 15 juin, ça va se compliquer"
Il y a urgence pour sauver le secteur selon Jean- Pierre Ghiribelli, Vice-président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (UMIH PACA), qui dénombre 90% d’établissements fermés et qui attend du président de la République un plan de reprise clair et rapide. "Si nous dépassons la date du 15 juin, ça va se compliquer redoute-t-il. Beaucoup d'entreprises ne pourront probablement pas ouvrir".
En plus des aides spécifiques déjà annoncées par Emmanuel Macron, des aides plus locales se mettent en place, comme la ville de Marseille qui vient d’annoncer un fonds d’aide de 2 millions d'euros pour le secteur du tourisme.
"Pour les compagnies aériennes, l'été devrait être dans tous les cas assez catastrophique"
L’aéroport Marseille Provence, qui se prépare à reprendre son activité avec le déconfinement, perd actuellement 13 millions d'euros de chiffre d'affaires par mois. Il fait tout son possible pour maintenir tous ses prestataires et partenaires commerciaux à flot. La situation financière est délicate et les prévisions sont pessimistes pour 2020 comme pour 2021, le retour à la normale sera très très long. "Chaque nouvelle prévision nous fait revoir à la baisse notre prévision précédente explique Julien Bouley, directeur marketing de l’aéroport. Pour les derniers mois de l'année, on table sur un trafic qui restera en retrait de l'ordre d'un quart. Ce sont des prévisions qui n'intègrent pas la faillite possible de compagnies aériennes".
D'après lui, "pour les compagnies aériennes, l'été devrait être dans tous les cas assez catastrophique estime-t-il, or c'est la saison durant laquelle elles engrangent habituellement des marges. Le trafic en 2021 restera très vraisemblablement en baisse par rapport à 2019, de l'ordre de -15%, -20%".
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