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Pompes funèbres : "On est les derniers de corvée, on manque de reconnaissance !"

Les pompes funèbres ont dû s'adapter au coronavirus : les professionnels travaillent depuis un an avec des contraintes liées à la crise sanitaire. Mise en bière immédiate, jauge lors des cérémonies et distanciation entre les familles : cette nouvelle organisation impacte fortement les proches endeuillés. Les professionnels des pompes funèbres, eux, tentent de faire du mieux qu’ils peuvent pour les accompagner.

"Au crématorium du Père-Lachaise en ce moment, c'est presque deux semaines d'attente pour faire une crémation". © AFP

Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio

 

"Ça fait un an qu'il y a plus de travail, dans des situations plus compliquées"

Cela fait maintenant plus d’un an que chaque jour Camille Strozecki, le fondateur de Pompes Funèbres 1887, situé dans le 1er arrondissement de Paris, est confronté aux morts du covid. "Ça a été des détresses encore plus violentes, des décès parfois de gens plus jeunes, très soudains, avec un sentiment d'injustice encore plus important pour les familles, explique-t-il. Ça fait un an qu'il y a plus de travail, dans des situations plus compliquées".

Une année compliquée pendant laquelle il a fallu sans cesse s’adapter pour faire face à la hausse de la mortalité : "ça veut dire par exemple plus de délais, au crématorium du Père-Lachaise en ce moment, c'est presque deux semaines d'attente pour faire une crémation, deux fois plus que d'habitude", souligne Camille Strozecki.

Il a fallu "proposer des types de cérémonies différents et adaptés. Par exemple, essayer de faire la cérémonie sur Internet, ou faire des gestes d'hommage. Ça veut dire repenser les temps de cérémonies pour que tout le monde, à son échelle, puisse participer et s'impliquer dans les funérailles".

 

 

"On est les derniers de corvée !"

Des familles endeuillées qu’il faut accompagner tout en respectant les protocoles sanitaires. "Dans la plupart des crématoriums, c'est autour d'une trentaine de personnes, rappelle Isabelle, conseillère funéraire. Il y a plein de choses qu'on ne peut pas faire dans les cérémonies en ce moment, comme se toucher, faire des accolades, se prendre dans les bras pour se consoler".

Les conditions de travail sont également plus difficiles : les travailleurs des pompes funèbres n’ont pas compté leurs heures, ont été exposé au coronavirus, avec parfois le sentiment d’être un peu oubliés. "On est les derniers de corvée, on manque de reconnaissance !" estime Isabelle.

Après un an, la fatigue se fait sentir. Tous espèrent que cette troisième vague de Covid-19 sera la dernière.

 

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