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Pollution des bateaux de croisière : "Il arrive quelques fois qu'on ne puisse pas du tout mettre le nez dehors !"

Ils ne font plus le tour du monde mais continuent de polluer. Faute de pouvoir recevoir des passagers à cause du virus, une dizaine de paquebots de croisière sont à quai à Marseille. Et même à l’arrêt, ces géants des mers sont un poison pour l’environnement car les équipages toujours à bord sont obligés de faire tourner les moteurs, qui dégagent des fumées toxiques. Une situation que dénoncent des associations de riverains qui craignent pour leur santé.

Bateaux de croisière à quai à Marseille : "Ça pue le pétrole brûlé !" se plaignent les riverains. © AFP

Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio

 

Bateaux de croisière : "C'est quand même un fuel qui est 100 fois plus polluant que le diesel de nos voitures !"

De la terrasse de Charles Chanut, on ne voit plus la mer. D’énormes paquebots de croisière barrent l’horizon. "Presque 17 bateaux qui sont à quai depuis le début du confinement et qui fument de manière régulière", explique-t-il à Lionel Maillet. "Des panaches de fumée toxique", insiste ce retraité du quartier de l’Estaque, qui préside l’association Cap au Nord.

"Pour que le personnel puisse vivre à l'intérieur, les générateurs tournent en permanence et donc ça pollue. On a installé des capteurs d'air. La norme de taux de particules fines est 20 et là on est parfois à 80 ou à 100 ! dénonce-t-il. Ça donne une idée de la pollution générée par ces bateaux qui attendent la fin du confinement. Le danger, ce sont des maladies chroniques, cardiovasculaires, pulmonaires et même neurologiques".

 

 

À bord de chaque navire, une centaine de membres d’équipages. " Ils prennent des douches, ils se chauffent. Les générateurs continuent à tourner pour fournir de l'électricité à bord, souligne Patrick Borg, lui aussi membre de l’association de riverains. Ils sont dans l'obligation de brûler du fuel à 0,1%, mais c'est quand même un fuel qui est 100 fois plus polluant que le diesel de nos voitures !" tient-il à préciser.

 

"Il arrive quelques fois qu'on ne puisse pas du tout mettre le nez dehors le matin !"

À Marseille, 40% de la pollution de l’air seraient dus à ces bateaux de croisière. Michèle Rauzier leur impute aussi ses problèmes de santé : "j'ai eu une aggravation d'une maladie cardiovasculaire et je suis persuadée qu'il y a eu une incidence de cette pollution, assure-t-elle. Il arrive quelques fois qu'on ne puisse pas du tout mettre le nez dehors le matin ! Est-ce que j'aère ma maison ? Est-ce que je confine mes fenêtres ? s'interroge-t-elle. Ça pue le pétrole brûlé !"

Consciente du problème, la région Paca a lancé un plan baptisé "Escales zéro fumée". 30 millions d’euros pour électrifier les quais, mais il faudra attendre 2025.

 

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