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Pollution de l'air : "On ne va pas attendre 2040 pour mieux respirer !"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que le gouvernement français doit présenter ce samedi à Bruxelles un plan rapide pour ramener en-dessous des valeurs limites les taux de particules fines et de dioxyde d’azote dans l’air, ONG et professionnels tirent la sonnette d’alarme.

Embouteillage de voitures (©PIERRE ANDRIEU - AFP)

48 000. C’est le nombre de décès prématurés en France chaque année à cause de la pollution de l'air. De mauvais résultats qui obligent la France à devoir présenter ce samedi à Bruxelles un plan d’urgence pour ramener les taux de particules fines et de dioxyde d'azote sous les valeurs maximales autorisées. Pour Me Louis Cofflard, avocat de l'association Les Amis de la Terre, cette situation s’explique notamment par l’absence de concertation des décideurs politiques en France.

"Il y a un manque de volonté politique, il faudrait peut-être mettre les budgets à la hauteur des mesures et se donner les moyens de faire des plans ambitieux, avec peut-être plus de personnels pour développer des mesures, etc. Surtout, ce qui manque en tout premier lieu, c’est une volonté d’unité dans la lutte contre la pollution : le maire fait une chose, la région autre chose… Personne n’est capable de parler d’une seule voix, on sent qu’il n’y a pas vraiment de pilote dans l’avion, pas d’arbitre capable de trancher", déplore-t-il au micro de Sud Radio.

"Un décalage trop fort entre le discours et les actes"

"Il y a un décalage trop fort entre le discours et les actes. On le regrette, mais on ne va pas attendre 2040 pour mieux respirer ! Si jamais le constat est fait que ces feuilles de route sont largement insatisfaisantes car ne permettant pas d’atteindre le respect des valeurs réglementaires dans un délai rapide, nous reviendrons devant le Conseil d’État pour tenter de lui faire constater que son injonction n’a pas été respectée", ajoute-t-il, déterminé à mener le combat jusqu’au bout.

Pneumologue et président de la Fondation du souffle, Bruno Housset regrette de son côté l’absence de contrôle sur certaines particules. "Ce qui me préoccupe, c’est tout ce qu’on ne mesure pas actuellement. Les motoristes nous proposent de nouveaux systèmes de catalyse ; en réalité ces systèmes risquent de polluer davantage qu’on ne le croit parce qu’ils produiront des particules de plus petits diamètres, c’est celles-là qui sont les plus toxiques. Ce n’est pas parce qu’on ne voit plus les fumées noires qu’il n’y a plus de risque. Il y a encore tout un champ qu’il faut explorer et qu’il faut arriver à mesurer", souligne-t-il.

Pour rappel, si l'Europe rejette une nouvelle fois les propositions françaises, la facture pourrait être salée : quelque 100 millions d'euros...

Propos recueillis par Capucine Bouillot

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