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"Policiers en colère" : face-à-face tendu avec les gilets jaunes

Par Augustin Moriaux

27 000 policiers manifestaient leur "colère" place de la Bastille, ce mercredi 2 octobre. Du jamais-vu pour une protestation des forces de l'ordre. Après une année marquée par une vague de suicides (51, soit déjà 16 de plus que l'an dernier) mais aussi par les 45 actes des gilets jaunes, les policiers étaient venus pester contre leurs conditions de travail. Jusqu'à ce que le cortège croise quelques dizaines de gilets jaunes emmenés par Éric Drouet...

Reportage et photos par Augustin Moriaux

 

Quand les regards des policiers croisent ceux des gilets jaunes, les sifflets se font entendre des deux côtés.

Derrière le ras-le-bol des policiers mobilisés chaque week-end depuis bientôt un an, les gilets jaunes se plaignent ouvertement des violences subies. À l’image de Christophe, gilet jaune de la première heure, qui n’est pas venu soutenir les forces de l’ordre, loin de là.

"On vient voir les visages de ceux qui viennent habituellement masqués et nous gazent, nous mutilent, pour rien." Christophe, gilet jaune.

 

Quand le cortège de policiers croise les gilets jaunes présents

 

"Gardiens de la paix" pour certains, "forces de l'ordre" pour d'autres, les policiers ne comprennent pas leurs détracteurs qui leur reprochent une certaine violence. Jonathan Barrès, délégué USOC Alliance Police Nationale, soutient que "les policiers ne sont pas là pour caillasser du gilet jaune mais pour la protection". Puis d'ajouter qu'ils (la police) "aimeraient un peu plus de soutien de la part de leur hiérarchie, de la population et de l'État."

 

 

Éric Drouet : une main tendue à la police, vraiment ?

À quelques mètres des slogans "policiers en colère", Éric Drouet cristallise les micros en affirmant ne pas comprendre cette colère. Il les appelle à "manifester contre les violences policières que font leurs camarades sur le terrain." Sans quoi le dialogue continuera à être difficile.

"Ce serait bien qu'ils nous rejoignent et soient moins répressifs dans les manifestations. Tant qu'ils auront pas passé le cap de venir nous soutenir, ça se passera comme ça." Éric Drouet, chef de file des gilets jaunes

 

Et s'ils avaient un combat commun ?

Même s'ils restent face-à-face, les deux mouvements continuent de partager certaines revendications. Cyril Baudesson, référent national juridique pour la police, frappe juste en rappelant que "le mouvement des gilets jaunes est légitime, on est tous concernés.

"Le dossier des gilets jaunes ne peut qu'accentuer le malaise : la fatigue, l'épuisement. Néanmoins, on est tous concernés par la hausse du gasoil. Beaucoup de choses augmentent" Cyril Baudesson, référent national juridique

 

Le décor est planté : "Stop aux suicides" peut-on lire sur le T-Shirt

 

Les policiers ne manquent pas d'humour pour faire passer le message

La « marche de la colère » n’a probablement pas apaisé les tensions. Les policiers seront-ils écoutés ? Une nouvelle manifestation pourrait s’organiser dans les prochaines semaines...

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