Concrètement, SOS Méditerranée, qu’est-ce que c’est ? C'est une association de sauvetage en mer créée en 2015, son président s'appelle Francis Vallat, l’un des hommes les plus en vue du monde maritime et de certains milieux économiques, qui possède de nombreux accès dans les antichambres du pouvoir, ce qui explique sans aucun doute le succès rencontré depuis sa création par cette ONG, qui agit aussi parce que les autorités en Europe semblent incapables de régler la question migratoire venue d’Afrique. Vallat est proche de la gauche, il a déjà participé par exemple à la fête de l'Humanité.
Selon l'association, 98% du financement provient de dons. En 2016, des députés français ont même utilisé leur réserve parlementaire pour financer le sauvetage en mer opéré par SOS Méditerranée, certains ayant donné jusqu’à 25 000 euros. Il faut dire que les sauvetages coûtent cher, d'autant qu'il faut financer la trentaine de personnes à bord, les tonnes de nourritures, le matériel médical, etc. SOS Méditerranée dépense en moyenne 11 000 euros par jour pour mettre à flot L'Aquarius, cet ancien patrouilleur de pêche allemand de 77 mètres de long qui est aujourd'hui le bateau de sauvetage de l'association.
Pour ce qui est des accusations de Marine Le Pen de complicité entre les passeurs et les ONG, il faut savoir que ces accusations ont été portées en 2017 par le patron de Frontex, l'agence chargée de garantir la sécurité aux frontières de l'Europe. Fabrice Leggeri disait alors dans la presse allemande : "Il faudrait remettre à plat l'état actuel des mesures de sauvetage de migrants au large de la Libye", "Éviter de soutenir l'action des réseaux criminels et des passeurs en Libye en prenant en charge les migrants de plus en plus près des côtes libyennes". Une telle stratégie "conduit à ce que les passeurs chargent toujours plus de migrants sur des bateaux inadaptés, sans leur fournir assez d'eau ni de carburant".
Cette critique vise directement les actions des ONG qui, selon lui, en plus, "coopèrent mal" avec les garde-côtes. Pour faire simple, les passeurs ont compris que SOS Méditerranée sauveraient de toutes façons les migrants, donc autant en envoyer un maximum au large puisque les risques sont réduits ! C'est cynique mais c'est vrai, ça fait travailler les passeurs qui réclament plusieurs milliers d'euros à chaque fois et les ONG.
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