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Plan Hulot pour la biodiversité : le silence assourdissant des médias et politiques

Nicolas Hulot a présenté mercredi son plan pour la biodiversité. Un plan capital pour toute notre société, mais qui n'a pas forcément reçu l'écho qu'il méritait.

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Vous, auditeurs de Sud Radio, allez partir en vacances dans les jours qui viennent. Ceux qui vont prendre leur voiture, essayez d’aller gratter dans vos souvenirs et de remonter 40 ans en arrière. Demandez-vous alors combien de fois il fallait s’arrêter dans une station-service au début des années 1980 pour nettoyer le pare-brise maculé de moucherons écrasés. Il serait temps d’arrêter de considérer que c’est de l’anecdote : 80% des insectes ont disparu, les oiseaux qui suivent, les hérissons, les rongeurs… C’est toute la chaîne alimentaire qui est concernées, et ce n’est pas une préoccupation d’écolo boboïsé. C’est une urgence absolue qui devrait nous obséder. Vous avez vu les grands médias audiovisuels s’en emparer ? Vous avez vu les politiques se mobiliser ? Rien. C’est ça le pire…

Le climat, la Cop21, les grands discours d’Emmanuel Macron… Le climat permet de vendre des permis de produire des gaz à effet de serre et de continuer tranquillement sur le même modèle économique. La catastrophe, elle, arrive par la disparition des espèces animales et végétales et la destruction des sols fertiles. La France recouvre de goudron l’équivalent d’un stade de foot toutes les cinq minutes ! Le plan Hulot veut arrêter ça, en obligeant par exemple à détruire du goudron autant qu’on en construit. Bilan zéro. Très bien, sauf que ce gouvernement a refusé l’an dernier un moratoire sur les grandes surfaces. Nous sommes les champions d’Europe, et en 2018 on va encore construire 931 000 m² de grande surface. Ce gouvernement a aussi autorisé par exemple l’importation par Total de 300 000 tonnes d’huile de palme par an, pour le biocarburant ! Encore des forêts primaires détruites pour faire rouler plus de voitures chez nous…

Il faudrait faire tourner la machine économique ? Mais quelle économie ? Celle qui est fondée sur la production de consommation d’objets périssables ? Le problème d’une véritable écologie, c’est qu’elle oblige à réfléchir au mode de vie, à l’urbanisme, à l’organisation géographique du pays ! Quand on détruit des PME au nom du libre-échange, en fabriquant ailleurs parce que c’est moins cher, on dévitalise les villages et les villes moyennes. Donc les gens partent chercher du travail dans les grandes métropoles. Donc on a des logements vides dans tous ces territoires abandonnés, et pendant ce temps-là on bétonne la périphérie des métropoles pour construire des logements neufs.

Nicolas Hulot peut faire tout ce qu’il veut, ce système soutenu par le gouvernement dans lequel il est est en train de délirer.

Réécoutez en podcast l’édito de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio

 

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