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Pierre Conesa : "L’Arabie Saoudite se fiche de l’opinion publique"

Par La Rédaction

L’agrégé d’histoire et haut fonctionnaire au ministère de la Défense, Pierre Conesa, était l’invité d’André Bercoff le 24 juin 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états" pour parler de son livre, "Le Lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable" aux Éditions Denoël.

Pierre Conesa, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pierre Conesa, agrégé d’histoire et auteur du livre, Le Lobby saoudien en France - Comment vendre un pays invendable, est revenu au micro d’André Bercoff sur la façon dont l’Arabie Saoudite a décidé de gérer son image. 

Pierre Conesa : "Il y a eu différents épisodes qui ont poussé l’Arabie Saoudite à revoir sa méthode de communication"

L’Arabie Saoudite a la particularité d’être un pays qui ne prête pas attention à son image publique, comme l’explique Pierre Conesa dans son livre. En effet, "l’Arabie Saoudite se fiche de l’opinion publique, ce n’est pas son image qui l’intéresse". Cependant, différents évènements comme l’avènement du Qatar sur la scène internationale ou les attentats du 11 septembre 2001 "ont poussé l’Arabie Saoudite à revoir sa méthode de communication."

Jusqu’en 1973, le Qatar n’était, comme le rappelle Pierre Conesa, qu’une "espèce de micro-État qui ne pesait rien dans les conseils de coopération du Golfe". C’est la découverte d’une immense nappe gazière qui va propulser le pays sur le devant de la scène. Le Qatar va très bien réussir et créer une chaîne d’information en arabe, "Al Jazeera, qui a atteint un degré de professionnalisme dans l’ensemble du monde médiatique, avec évidemment une seule censure, celle de ne pas toucher à la dynastie du Qatar."

Cette émergence du Qatar et ce pouvoir médiatique sont l’une des premières causes du changement de cap dans la gestion de son image par le Qatar. La seconde intervient au moment des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Pierre Conesa rappelle avec ironie qu’il "fallait être George Bush pour considérer que l’Arabie Saoudite n’était pas acteur de cet attentat".

 

"On a rarement un pays qui coche autant de cases en matière de violation des droits de l’Homme"

C’est avec les attentats du 11 septembre 2001, qu’une société de communication américaine a décidé de tenter sa chance. Pierre Conesa rappelle : "C’est une société américaine qui avait une réputation sulfureuse qui s’occupait essentiellement de dossiers pourris de dictateurs et autres et qui a eu cette initiative qui s’est avérée extrêmement fructueuse". Qorvis est allée dès le 12 septembre 2001, proposer ses services à l’ambassade d’Arabie Saoudite. 

Maintenir une bonne image et réussir à se vendre est un défi très intéressant pour l’Arabie Saoudite, puisqu’on "a rarement un pays qui coche autant de cases en matière de violation des droits de l’Homme et évidemment, on ne parle même pas du droit de la femme, ce n’est même pas la peine de l’évoquer."

"On est sur un pays qui a l’image la plus déplorable du monde" continue-t-il, "or, c’est un pays dont on ne parle pas, parce que l’objectif de la politique de communication de l’Arabie Saoudite, c’est que justement, on ne parle pas de ce pays, sauf éventuellement pour en dire du bien". Pour Pierre Conesa, l’Arabie Saoudite a eu l’intelligence de reconnaître "qu’elle ne savait pas faire et qu’il fallait faire appel à des sociétés de relation publique".

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

 

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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