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Philippe de Villiers : "à Dijon, il y a une atmosphère de pré-guerre civile"

Philippe De Villiers était l’invité du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 16 juin 2020 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Philippe De Villiers interviewé par Patrick Roger sur Sud Radio le 16 juin 2020 à 7h40.

À Dijon, depuis plusieurs jours, des bandes rivales se battent dans les rues au point qu’une opération de police d’envergure, mobilisant également le RAID, a été rendue obligatoire pour ramener le calme. Pour Philippe de Villiers, auteur de Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde (Fayard), fondateur du Puy du Fou et ancien ministre, "on est en train de franchir un cran". Il remarque que dans les médias, on parle de "la communauté tchétchène contre la communauté maghrébine". Cela signifie, pour lui, que désormais "on a chez nous le communautarisme". Ce sont "des enclaves étrangères qui se battent entre elles sur le territoire national".

 

"Une atmosphère de pré-guerre civile"

Mais ce qui l’inquiète encore plus, c’est qu’à la télévision "on voit des kalachnikovs, on voit des armes de guerre". "L’atmosphère, c’est une atmosphère de pré-guerre civile", estime l’ancien ministre. "Ce qui est en train de se passer, c’est que les générations politiciennes successives, au nom de l’accueil de l’autre, ont installé chez nous des colonies de barbares".

Ces colonies sont des endroits où "on ne veut pas de l’art de vivre à la française" et où "on attend de pouvoir expulser les Français de chez eux sur leur propre sol". Les gens qui se battent veulent que "la France s’excuse d’être elle-même, pour qu’elle accepte la mise en accusation à la fois de son passé, de son patrimoine, de sa personnalité et de son identité", analyse Philippe de Villiers.

"En face de ça, vous avez une classe politique, toutes tendances confondues, qui fait la génuflexion, c’est-à-dire qui accepte d’examiner son propre passé en disant ‘oui, nous sommes coupables’", critique l’écrivain.

Castaner "désarme moralement et juridiquement sa police pour pouvoir plaire à la famille Traoré"

La situation est également proche de celle qu’avaient créée les gangs mafieux dans le passé pour le contrôle de quartiers et territoires. "Il y a aussi ça, avec une espèce de tolérance générale de nos élites à la drogue, à tous les réseaux de drogues."

Le fondateur du Puy du Fou revient également sur les manifestations antiracistes et contre les violences policières. "Il y a une semaine, on a eu un autre phénomène, le militantisme racialiste". Pour l’ancien ministre, en réalité, "ce sont des gens qui ne veulent plus que la police vienne les déranger chez eux, dans leurs enclaves étrangères".

Selon lui, les propos du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, montrent "la panique à bord" du gouvernement. Christophe Castaner "désarme moralement et juridiquement sa police pour pouvoir plaire à la famille Traoré". "On a envoyé un signal à ces gens qui veulent nous détruire, qui veulent déconstruire et culpabiliser la France, qui est le suivant : vous pouvez continuer à avancer, on va reculer."

Le ministre de l’Intérieur "tire dans le dos" de la Police et de la Gendarmerie

Selon Philippe de Villiers, ce n’est donc pas étonnant que la Police et la Gendarmerie aient réagi. Les deux sont "un corps social qui a une haute conscience de ses missions, de ses devoirs et de ses obligations morales". Les policiers estiment qu’on les "envoie se faire lyncher, se faire prendre des mortiers, des kalachnikovs" alors que le ministre leur "tire dans le dos". Une situation qui n’est pas facilitée par les prises de positions contradictoires du gouvernement. Christophe Castaner est d’ailleurs revenu sur ses déclarations et ses annonces : "les soupçons avérés, ça saute, et la clé d’étranglement on la rétablit tant qu’on n’a pas trouvé autre chose". "Il y a un mélange d’amateurisme et d’inconscience criminelle", pour le fondateur du Puy du Fou.

"Ceux qui veulent toucher à notre mère parce qu’ils n’aiment pas leur mère, ils n’ont qu’à partir"

Alors qu’il est plutôt proche d’Emmanuel Macron, Philippe de Villiers confie : "je ne comprends plus Emmanuel Macron". Il prend en exemple l’annonce du Président lors de son allocution présidentielle où il a déclaré que la France ne déboulonnerait pas ses statues. "Je me dis, c’est bien, il a compris", raconte l’ancien ministre qui rappelle qu’Emmanuel Macron "a une qualité, c’est qu’il écoute : plus on est critique plus il écoute." Il lui avait par ailleurs déjà dit : "vous êtes en train de vous planter, vous être en train de favoriser une immigration colonisation".

Pourtant, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, semble contredire en partie les déclarations du Président. "Elle nous dit : on va faire des contre-monuments", analyse l’auteur de Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde. Lui-même avait voulu que Turreau soit enlevé de l’Arc de Triomphe et il en avait parlé à François Mitterand qui lui avait répondu, "avec une certaine sagesse" confie l’ancien ministre : "attention à quand on commence à toucher à l’épigraphie des monuments historiques".

Si on commence à faire des contre-monuments, il faudrait en faire partout : Balzac, Molière ou encore Voltaire peuvent en effet aujourd’hui être considérés comme problématiques. Philippe de Villiers tient à les défendre : "c’est notre littérature, nos monuments, notre passé, notre patrimoine. Je dis merde, ça suffit. C’est mon patrimoine, c’est ma France, je ne veux pas qu’on touche à ma mère. Et ceux qui veulent toucher à notre mère parce qu’ils n’aiment pas leur mère, ils n’ont qu’à partir".

"Il y a des Français de souche et des Français de désir, et puis il a ceux qui ne veulent pas être Français"

Sibeth Ndiaye a relancé le débat sur les statistiques ethniques, interdites en France sauf dans des cas très particuliers et encadrés qui permettent à l’Insee de faire certaines analyses. Philippe de Villiers n’y est pas favorable : "selon le mot du grand historien Jacques Bainville, la France c’est mieux qu’une race, c’est une nation. Elle est multiethnique et uniculturelle. Ils veulent faire l’inverse : ils veulent une France multiculturelle et monoethnique".

Pour l’ancien ministre, "la question n’est pas de savoir d’où l’on vient, c’est de savoir où l’on va". "Il y a des Français de souche et des Français de désir, et puis il a ceux qui ne veulent pas être Français." Ceux-là veulent "importer chez nous une autre civilisation". "On ne peut pas l’accepter."

"La discrimination positive est une injustice"

"Le problème des statistiques ethniques, c’est l’Amérique", juge Philippe de Villiers qui estime que Sibeth Ndiye veut "faire la discrimination positive" qui est "une injustice, une inégalité devant la loi". "Il faut accepter le processus lent de la promotion sociale avec l’ascenseur social comme ça a toujours existé."

"Je pense que la Martinique a été française avant la Corse, avant l’Alsace, et que la question n’est pas une question de race, c’est une question de culture et de civilisation. Nous sommes un vieux pays aux racines chrétiennes qui se renie." "Si l’évolution, ça consiste à perdre le cœur même de notre civilisation, on va terminer comme l’Europe, c’est-à-dire une Europe qui ne sait plus d’où elle vient et qui ne sait plus où elle va", juge Philippe de Villiers.

"Il y a un seul virus, la lèpre populiste"

Dans son livre Les Gaulois réfractaires demandent des comptes au Nouveau Monde, Philippe de Villiers dévoile des conversations privées avec Emmanuel Macron, des conversations par ailleurs qui le mettent mal à l’aise. Pour lui, il n’y a pas de problème de morale : "quand les partenaires des conversations privées autorisent les publications, il n’y a plus de problème". Il précise en outre qu’Emmanuel Macron "n’est pas cachottier". "Quand il me dit ‘vous ne pouvez pas dire telle chose’, je ne le dis pas."

Par ailleurs, il estime que "ce n’est pas méchant ce que je dis, la conversation du Puy du Fou est très intéressante", car elle porte sur deux sujets : d’une part l’autorité régalienne, "je lui dis il faut incarner l’autorité régalienne" ; d’autre part, la question de la mondialisation : "est-ce qu’on cherche à adapter la France à la mondialisation ou est-ce qu’on cherche l’inverse, à adapter la mondialisation à la France ?". Une question d’actualité, pour l’ancien ministre.

D’ailleurs, "quand il quitte le puy du fou, il me dit vous avez raison, il faut adapter la mondialisation à la France" et donc, entre autres, retrouver l’autonomie stratégique et relocaliser. "Il invente un mot : il y a un seul virus, la lèpre populiste".

"L’argent du social va à des étrangers souvent en situation illégale"

Dans son livre, Philippe de Villiers raconte également le confinement durant lequel il y a eu des applaudissements tous les soirs. Le personnel soignant manifeste d’ailleurs mardi 16 juin, un mouvement que l’auteur soutient : "je comprends très bien ce qu’ils veulent dire".

"Il faut remonter aux causes : on a appauvri l’hôpital pour deux raisons. La première, on a considéré qu’il fallait concentrer" ce qui a causé la création de "déserts médicaux" avec des conséquences terribles. La deuxième cause est que l’argent du social va "à des étrangers souvent en situation illégale", analyse l’auteur qui avance le chiffre de 40 milliards d’euros dévoilé dans "un rapport récent". Pour lui, "on accueille la misère du monde entier" ce qui "coûte très cher" et donc "cet argent on ne peut pas le dépenser pour des lits d’hôpitaux".

"Il fallait faire un confinement ciblé géographiquement et ciblé médicalement"

La gestion de la crise fait l’objet d’une Commission d’enquête parlementaire, en cours, pour établir les responsabilités de chacun et les tenants et aboutissants des actions menées par le gouvernement, dont la plus emblématique, le confinement généralisé de la population française. Philippe de Villiers critique ce confinement généralisé qu’il estime avoir été "une erreur" : "il fallait faire un confinement ciblé géographiquement et ciblé médicalement". "En confinant pendant deux mois les Gaulois réfractaires comme des troglodytes dans leur falaise de craie recroquevillés, on a tué l’économie."

"Il faut permettre aux Français de travailler chez nous"

"La France est sans doute le pays du monde où la reprise sera la plus difficile", estime Philippe de Villiers. Pour relancer l’économie, "il faudrait relocaliser", une position qu’il avait déjà dans les années 90 lorsqu’il estimait que c’était "une folie" que de vouloir "tout délocaliser". C’est ce qu’il appelle le Nouveau Monde, "un monde débarrassé des souverainetés, des nations, des États et du concept d’indépendance stratégique".

Pour lui, si on veut "travailler plus", comme l’a dit Emmanuel Macron lors de sa dernière allocution présidentielle du 14 juin, "il faut permettre aux Français de travailler chez nous".

"Le Nouveau Monde est mort du coronavirus"

Emmanuel Macron a dit qu’il veut changer et se réinventer : "je lui conseille de quitter le Nouveau Monde qui est mort du coronavirus". "Il s’agit de faire un monde de nations : on échange, on conquiert, mais aussi on se défend et on veille à l’indépendance stratégique".

Il explique qu’une nation a "des intérêts vitaux" qu’on a "redécouverts" avec le confinement, et plus particulièrement "le carré magique de la survie : premier coin du carré la frontière, deuxième coin la souveraineté, troisième coin le circuit court et quatrième coin la famille, qui est la première Sécurité sociale".

En 2022, "il y aura un nouveau guignol"

Philippe de Villiers ne veut pas revenir sur le devant de la scène politique, alors que la rumeur d’un remaniement se fait de plus en plus insistante : "moi, j’ai quitté la scène". "Je ne participe pas à un dîner de têtes, je ne suis pas en train de faire le carnaval". "Je suis un homme traumatisé, désespéré, parce que mon pays est en train de glisser à l’abîme."

Il ne prévoit pas non plus de participer à la campagne de 2022, mais veut "participer à une tentative de prise de conscience des Français". "Il faut que les Français se dressent, se lèvent et qu’ils soient lucides." En 2022, "il y aura un nouveau guignol qui amusera les chaînes d’info", juge l’auteur qui estime la question "dérisoire". "Tout ça, c’est de la pantomime."

 

 


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