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Patrice Franceschi : "Les Kurdes se sont battus pour nous puis on les a abandonnés"

Par La Rédaction

L’écrivain Patrice Franceschi, compagnon de route et de combat du peuple kurde, auteur de "Avec les Kurdes, ce que les avoir abandonnés dit de nous" (aux éditions Gallimard), était l’invité d’André Bercoff, jeudi 10 septembre sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

Patrice Franceschi invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Alliés de l'Occident dans la lutte contre l'État islamique en Syrie et en Irak, les Kurdes se sont vu lâchés par les Américains et les Français, et sont désormais aux prises avec la Turquie d'Erdogan, qui rêve de restaurer l'empire ottoman.

 

Retour à l'état initial

Malgré cinq ans de guerre contre l'État islamique, Patrice Franceschi indique que la situation des Kurdes est désormais revenue "à ce que nous avions connu en 2014 avant la bataille". Des gains territoriaux, militaires, politiques et économiques glanés après cinq ans de lutte contre Daech qui "a été grosso modo perdue". "Pas totalement", nuance l'auteur mais "en laissant Erdogan attaquer les Kurdes au Kurdistan syrien, il y a eu ce recul", regrette-t-il.

"Une faute morale", selon Patrice Franceschi qui pointe "l'abandon" des Occidentaux et le retrait des militaires américains et français. "Ils se sont battus pour nous contre des ennemis communs puis on les a abandonnés", s'indigne le défenseur de la cause Kurde. Durant ces cinq années de combats, "36.000 personnes ont été tuées ou blessées" mais cela a permis à Daech "de sortir de l'Histoire, du moins territorialement". 

Le danger turc

Une faute morale qui s'ajoute à "une faute politique", selon l'auteur du livre qui souligne que "les Turcs réinstallent les djihadistes". Des djihadistes qui sont désormais mobiles et partent même en Libye. "La faute politique est aussi considérable que la faute morale", dénonce Fabrice Franceschi. "Rien n'est perdu, on peut revenir, reprendre la situation en main", espère-t-il.

Une cause que plaide l'auteur dans son livre qui milite pour que l'on ne considère pas qu'il soit trop tard. "Il y a des choses à faire", assure-t-il. "Nous sommes dans le déni constant depuis des années", alerte Patrice Franceschi sur les projets du chef de l'État turc, Erdogan. "Ce genre de tyrans, de totalitaires, écrivent toujours ce qu'ils veulent faire. Ça fait longtemps qu'il dit vouloir restaurer l'empire ottoman", prévient le spécialiste de la région.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez André Bercoff et ses invités du lundi au vendredi sur Sud Radio, à partir de midi. Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !

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