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Paquet de cigarettes à 10 euros : "Une politique de santé publique inefficace"

Par Jérémy Jeantet

Cyrille Geiger, buraliste dans le 8e arrondissement de Paris, était l'invité du Grand Matin Sud Radio. Il a dénoncé le projet de faire passer le paquet de cigarettes à 10 euros, jugeant la mesure "inefficace" et coûteuse en emplois pour les buralistes.

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Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le paquet de cigarettes à 10 euros a été remis sur la table par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, suscitant la colère et le rejet des buralistes.

Cyrille Geiger, buraliste dans le 8e arrondissement de Paris, a dénoncé dans le Grand Matin Sud Radio une mesure "inefficace".

"J'ose espérer que le président Macron, qui se présente comme quelqu'un qui voit la politique un peu différemment, ne va pas utiliser les mêmes poudres de perlimpinpin, à savoir dire qu'on va lutter contre le tabagisme en augmentant le prix, a indiqué Cyrille Geiger. Le prix a été multiplié par 10 en 20 ans et on a toujours un tiers de la population qui fume. Il n'est pas question, pour les buralistes, de dire que le tabac est bon pour la santé. Qu'on fasse une vraie politique de santé publique ne nous pose aucun problème. Mais nous voudrions qu'on arrête de faire cette politique dite de santé publique qui nous coûte des emplois mais qui n'apporte rien en matière d'efficacité."

L'effet d'un paquet à 10 euros, loin d'entraîner une baisse de la consommation, sera selon lui d'augmenter le volume des achats à l'étranger : "Plus vous allez avoir une différence de prix entre ces pays qui font du dumping fiscal sur le tabac, plus leur zone de chalandise va s'élargir. Quand vous avez deux euros d'écart, les gens sont prêts à faire 200 bornes. Si vous avez cinq euros d'écart, ils seront prêts à faire 500 bornes, c'est-à-dire à traverser la France pour aller acheter des cigarettes à l'étranger."

Et pour lui, diversifier l'activité des buralistes n'est pas une solution viable, en tout cas pas en l'état, pour compenser le manque à gagner : "C'est bidon ! Ça fait longtemps qu'on envisage la diversification. Pour ça, il faudrait qu'on ait des baux commerciaux qui nous permettent de le faire, parce que la réglementation française ne nous permet pas de faire ce qu'on veut dans nos points de vente. Il faudrait que l'État, qui nous promet cette diversification depuis 20 ans, nous donne vraiment les moyens. Aujourd'hui, l'État est le premier à faire la publicité du timbre fiscal dématérialisé sur son site, plutôt que de venir chez nous."

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