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Ours abattu en Ariège : "Un système qui encourage le braconnage"

Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et porte-parole de Rewild, était interviewée dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 16 juin. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

La récompense pour retrouver le tireur de l’ours abattu il y a quelques jours en Ariège, grimpe de 10.000 à 30.000 euros pour toute information permettant d’identifier le responsable.

 

Entre impunité et omerta

N’est-ce pas un peu le Far West ? "C’est ce qu’on est obligé de faire quand on est face à une situation d’impunité totale et d’omerta, estime Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et porte-parole de Rewild. C’est vrai que ce n’est pas très courant en France. Nous avons conscience que cela étonne. Cela se pratique plus dans les pays anglo-saxons. Nous l’avons fait en France la première fois l’année dernière, et cela a permis d’identifier et de poursuivre un braconnier qui avait décapité des phoques. Si nous n’avions pas fait cela, justice n’aurait pas pu être rendue".

"Les 30.000 euros, ce n’est pas Sea Sheperd, qui les met sur la table, précise Lamya Essemlali. Nous avons mis 10.000 euros, et d’autres nous ont emboîté le pas. Dans les Pyrénées, nous en sommes à peu près à 7.000 euros. Hier soir, nous avons encore eu un don de 5.000 euros. Ce matin, nous en sommes à 35.000 euros." Mais cela peut choquer si chacun fait justice lui-même. "Ce serait le cas si Sea Shepard exécutait la sentence. Je peux vous dire tout de suite qu’on opterait pour la peine maximale prévue par la loi, qui est de trois ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende. Le problème, c’est que les enquêtes ont du mal à aboutir parce qu’il y a un sentiment d’impunité".

Une incitation à recommencer

"Dans les rares cas où les braconniers sont retrouvés, la justice est extrêmement clémente, estime la présidente de Sea Shepherd France. On voit ce qui s’est passé avec l’ourse Cannelle, la dernière de souche des Pyrénées. Il y a eu 10.000 euros reversés à des associations, quand la loi prévoit 150.000 euros d’amendes. On est vraiment dans un système qui, en fait, encourage le braconnage. Quand la justice est à ce point laxiste, c’est une incitation à recommencer. Nous n’attisons pas les tensions, elles existent. Il faut rétablir un peu de raison dans tout cela, et faire respecter la loi."

Quid des troupeaux ravagés par les ours ? "Je leur dis que rien ne ravage plus les troupeaux que les abattoirs, rétorque la porte-parole de Rewild. Si on parle uniquement d’économie, l’État compense largement les pertes, au dessus de la valeur des brebis perdues. On nous dit que ce n’est pas seulement une question d’argent, mais aussi de sentiment. Regardez les chiffres : on est à peu près à 200 tués par les ours, quand 18.000 à 30.000 meurent de maladie, de parasite. Cette mortalité est dérisoire dans la mortalité des animaux".

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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