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Numéro d'identification des policiers: saisine du Conseil d'Etat pour garantir le port effectif et la visibilité du matricule

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'association des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) ont annoncé mardi avoir saisi le Conseil d'Etat pour rendre effective l'obligation faite aux forces de l'ordre de porter leur matricule d'identification en intervention et de le rendre plus visible.

Jean-Christophe Verhaegen - AFP/Archives

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) et l'association des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) ont annoncé mardi avoir saisi le Conseil d'Etat pour rendre effective l'obligation faite aux forces de l'ordre de porter leur matricule d'identification en intervention et de le rendre plus visible.

Depuis 2014, policiers et gendarmes doivent porter sur leur uniforme leur matricule, un numéro d'identification individuel dit RIO (référentiel des identités et de l'organisation), permettant de retrouver un fonctionnaire en cas de dérapage. Dans la pratique, cette obligation est loin d'être généralisée, par exemple lors d'opérations de maintien de l'ordre.

"Le Conseil d’Etat, par une décision du 11 octobre 2023, avait accordé 12 mois au gouvernement pour prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir" que le RIO soit "effectivement porté" par les agents "mais aussi qu’il soit agrandi afin d’être rendu réellement visible et lisible en contexte d’intervention", indiquent les deux organisations de défense des droits humains dans un communiqué commun.

Or, "un an après, la majorité des agents des forces de l'ordre ne sont toujours pas personnellement identifiables lors de leurs interventions", déplorent la LDH et l'Acat, appelant le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à "prouver qu'il respecte l'Etat de droit en exécutant sans délai cette décision de justice".

Et d'ajouter : "Ne pas porter le RIO, c'est sciemment refuser réparation aux victimes, offrir l'impunité aux agents auteurs d'un usage disproportionné de la force, et les conforter à agir hors-la-loi".

La LDH et l'Acat avaient déjà saisi en 2023 la plus haute juridiction administrative à ce sujet, estimant que policiers et gendarmes avaient fait à maintes reprises un usage "injustifié" ou "disproportionné" de la force pendant les manifestations contre la réforme des retraites, souvent sans contrôle de l'agent possible car son RIO n'était pas apparent.

Après avoir refusé en mars 2023 d'imposer au ministère de l'Intérieur d'agir, le Conseil d'Etat était revenu sur sa décision en octobre de la même année.

Certains policiers jugent "stigmatisante" l'obligation de porter leur RIO. Ce numéro à sept chiffres découlait d'une promesse de campagne de François Hollande en 2012 pour lutter contre les contrôles au faciès.

AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP

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