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Nous nous faisons avoir avec les produits de Noël !

C'est la période des repas de fête, qui coïncide avec la clôture des États généraux de l'alimentation dont il n'est concrètement rien sorti.

On entre dans la période où les Français, plus encore que le reste de l’année, vont communier autour de la table, ce qu’ils savent faire le mieux. Et ça coïncide avec la clôture des Etats généraux de l’alimentation. Parce qu’il y a enfin une prise de conscience dans l’opinion de la nécessité de réfléchir à notre alimentation, à sa qualité, à la question de savoir dans quelle condition elle a été produite. Sauf que, concrètement, il ne sort strictement rien de ces Etats généraux. Et encore plus concrètement, les fêtes de fin d’années, c’est la quintessence de tout ce qui ne colle pas dans notre système de consommation.

Ça va bien au delà de ce que nous racontent les sujets éculés des médias sur les arnaques de Noël. C’est toute la logique du low cost qui est en train de détruire notre santé, nos sols, notre agriculture. Noël, c’est le moment où on fait miroiter au gens une fausse démocratisation. On les fait rêver avec des étiquettes : foie gras, saumon, caviar, même, en leur disant : regardez, grâce à l’industrie et à la grande distribution, vous pouvez vous offrir ces produits qui étaient autrefois réservés aux riches.

Sauf que ces trucs qu’on vous vend n’ont de foie gras ou de saumon que le nom. Parce que pour les proposer en grande quantité et à bas prix, on les produit dans des conditions infâmes, à coup d’antibiotiques et de pesticides, et que pour la merde que c’est, c’est très très cher. Le saumon industriel fabriqué dans des fermes aquacoles en Norvège, même le gouvernement norvégien explique à sa population que les enfants et les femmes enceintes ne doivent pas en manger plus d’une fois par semaine. Et on trouve maintenant dans les enseignes de hard discount du caviar, plus dégueulasse que des mauvais œufs de lump, mais tout de même à 500 euros le kilo.

Il faut arrêter de fantasmer sur des étiquettes. Si on peut se payer un saumon bio d’Irlande, tant mieux, mais sinon, une truite fumée des Pyrénées, c’est bien meilleur qu’un mauvais saumon fumé. Et un pâté en croûte acheté chez votre artisan charcutier, c’est mille fois plus de plaisir qu’un foie gras bas de gamme, pour le même prix au kilo. Des œufs de truites, avec un filet de citron, c’est du bonheur. Et plutôt qu’un mauvais champagne, un Montlouis pétillant ou une Clairette de die. Des produits artisanaux, qui ne vous prennent pas pour des truffes.

Écoutez la chronique de Natacha Polony dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard

 

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