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"Nos conditions de logement, on ne les imposerait même pas à des détenus"

Par Benjamin Jeanjean

Alors qu’une délégation de CRS a été reçue ce vendredi au ministère de l’Intérieur, Gérald, CRS, revient au micro de Sud Radio sur les raisons de leur grogne et leurs revendications.

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Même les CRS sont inquiets pour leurs retraites.

Difficile d’ignorer 2000 CRS qui se font porter pâle pour protester contre leurs conditions de travail. C’est pourquoi une délégation syndicale a été reçue ce vendredi à Paris au ministère de l’Intérieur pour évoquer les problèmes dénoncés par cette corporation. Gérald*, lui-même CRS, nous en dit plus au micro de Sud Radio. "La première revendication, c’est le sujet qui nous touche directement : la soumission de notre indemnité de déplacement aux charges sociales. On sait que les gouvernements successifs veulent plus ou moins aligner le public sur le privé. Je leur dis : "Allons-y, mettons carte sur table, mais faisons-le sur tout !". On est très fortement sollicités et on estime que toucher à cette indemnité de déplacement relève du mépris, d’une certaine manière. On fait preuve d’une grande disponibilité depuis de nombreuses années maintenant, et nous remercier de cette façon est très méprisant", clame-t-il.

"Cet argent n’est pas volé, ce n’est pas un caprice d’enfant gâté"

"Cette indemnité représente en moyenne entre 500 et 600 euros par mois. Ce n’est pas négligeable, mais on ne le vole pas cet argent. C’est du temps d’absence à la maison, beaucoup d’horaires très décalés avec du repos morcelé. Si on le ramène à l’heure, ça correspond à peu près à deux euros. Cet argent n’est pas volé, ce n’est pas un caprice d’enfant gâté", ajoute-t-il avant de se montrer anxieux vis-à-vis de l’avenir. "À partir du moment où on s’engage dans cette voie de fiscalisation, on sait bien que ça touchera bientôt autre chose, même si ce ne sera pas tout de suite. Ça fait des années que ça dure, sur le coefficient familial, les heures supplémentaires, etc. On sait très bien que ça va ouvrir une boîte qui nous fera perdre d’autres acquis", prédit-il.

Rappelant que le travail des CRS, hormis dans les grandes villes telles que Marseille, Lyon et Paris, se fait essentiellement sur "des déplacements allant de 15 jours à un mois, ce qui représente de longues semaines d’absence sur le plan familial", Gérald fustige également les conditions de logement des CRS en déplacement. "Nos conditions de logement, on ne les imposerait même pas à des détenus, je pense. Quand on est en mission à Toulouse, on est logés à Montauban. Vous faites donc déjà deux heures de route aller-retour, et vous vous retrouvez dans un logement où vous avez chaud l’été, froid l’hiver, et où les sanitaires sont dans un état lamentable. Je ne vois pas pourquoi nous accepterions d’être traités de la sorte. C’est vraiment du mépris", conclut-il.

*Le prénom a été changé

Réécoutez l’intégralité de l’interview de Gérald dans le Grand Matin Sud Radio

 

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