Nous sommes à la veille de Noël. Une vieille histoire, qui prend place officiellement dans le calendrier liturgique au Ve siècle.
Clovis, par exemple, sera baptisé un soir de Noël. Charlemagne sera couronné empereur d’Occident un jour de Noël.
Quoi qu’elle demeure, pour beaucoup de ceux qui la fêtent dans le monde, la nuit de Noël fait partie de ces moments miraculeux où croyants et non-croyants partagent, au fond, sinon la même foi, du moins le même sentiment mystérieux dont beaucoup ne pourraient dire qu’une seule chose, qu’il est un sentiment d’espérance dans la nature de l’Homme et dans son salut, que celui-ci soit religieux ou profane, car de toute façon, l’Homme, consciemment ou non, réclame d’être sauvé, que ce soit du mal ou que ce soit de lui-même.
Noël dit espérance et amour.
Dans toutes les langues, hormis celles des fanatiques. Le vrai croyant peut regarder la fête profane comme une profanation, mais il aurait bien tort car le sapin, les jouets, les cadeaux, sont aussi des actes d’amour.
Cette fête n’est pas comme les autres. Le temps de Noël n’est pas un temps ordinaire. Noël arrête le temps.
Au Moyen-Age, il arrêtait les guerres. Aujourd’hui, même l’économie semble marquer une pause, sauf dans les magasins. Même la politique s’arrête.
Noël, c’est la trêve. Étrange parenthèse. Il y a quelque chose de profond dans cette nuit, dans ce jour, plus sans doute que dans le jour de l’An, qui est un vieux rite qui chasse le temps usé depuis l’aube de l’Humanité.
Joyeux Noël veut dire ‘Aimez-vous’, ‘Aimons-nous’.
Bonne année veut dire ‘Tournons la page’.
Quelqu’un a dit : ‘L’enfance, c’est de croire qu’avec le sapin de Noël et trois flocons de neige, toute la Terre est changée. Et pourquoi pas, puisqu’un nouveau né à Bethléem a bien changé le monde.’
Écoutez la chronique d'Henri Guaino dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard
Ecoutez la grande confrontation du 22 décembre 2023 : les cadeaux de Noël