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Nathalie Élimas - École : "Je mets en place un plan de continuité sociale"

Nathalie Élimas, secrétaire d'État chargée de l'Éducation prioritaire, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 6 avril 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Nathalie Élimas interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 6 avril 2021 à 7h40.

Nathalie Élimas : "Lors du 1er confinement, nous nous sommes rendu compte de la fracture numérique"

Les établissements scolaires sont tous fermés, cette semaine du 5 avril 2021, avant deux semaines de congés pour toutes les zones. Les élèves se retrouvent donc une nouvelle fois à faire de l’enseignement à distance. "Lors du premier confinement, ça a été vraiment difficile", confie Nathalie Élimas. "On s’est vraiment rendu compte de la fracture numérique et de cette question de l’équipement de nos professeurs et de nos élèves, qui était un vrai sujet."

Depuis, "on a progressé", assure la secrétaire d’État chargée de l’Éducation prioritaire. Toutefois, "je ne vous dis pas que tout est parfait et que tous nos élèves sont équipés". Du côté des professeurs, "on a formé 125.000 professeurs cette année" sur l’usage de l’ordinateur et les cours à distance.


Néanmoins, certains élèves ne sont toujours pas équipés, ce qui continue de poser problème puisque, selon les estimations, ce sont entre 5% et 15% d’élèves qui ne sont pas en mesure de suivre des cours à distance. Nathalie Élimas souligne que les élèves peuvent compter sur leurs professeurs, qu’elle remercie chaleureusement de leur engagement, et "sur les réseaux qu’on a sur les territoires". "On parle d’éducation prioritaire, on oublie de dire que ce sont des réseaux éducation prioritaire. Il y a 1.092 réseaux sur le territoire national." Ces réseaux connaissent les familles et sont en mesure de mobiliser "les fonds sociaux" des établissements, "pour acheter un équipement par exemple". "On peut compter sur cette alliance éducative", explique la secrétaire d’État.

 

"Il y a une liste de public prioritaire, on va accueillir dès aujourd’hui leurs enfants"

Les enfants des professionnels mobilisés sur le front de la pandémie devraient pouvoir bénéficier d’un accueil en établissement, "comme pour le premier confinement", souligne Nathalie Élimas. "Il y a une liste de public prioritaire, et on va effectivement accueillir dès aujourd’hui leurs enfants."


Un couac de communication a mis le doute, vendredi 2 avril 2021, sur la possibilité pour les gardes d’enfants de continuer leur travail. "C’est calé", rassure la secrétaire d’État. Certains parents s’inquiétaient de savoir comment pouvoir "télétravailler tout en gérant la scolarité de leur enfant, en particulier de leur enfant en bas âge" : Nathalie Élimas rappelle que ces parents "peuvent bénéficier du chômage partiel".

Quant aux gardes à domicile, elles peuvent effectivement se rendre chez les familles "mais de façon évidemment restreinte et dans le respect des gestes barrière".

 

"Nous mettons en place un plan de continuité sociale"

Outre le distanciel, qui est un problème logistique, l’Éducation nationale risque de faire face à une vague de décrochages scolaires, déjà entamée en 2020. Nathalie Élimas souligne l’existence d’un "plan de continuité pédagogique" qui permet d’accéder à des supports en ligne, par exemple. Mais elle annonce qu’avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, elle "met en place un plan de continuité sociale".

Un plan qui prévoit "l’équipement d’urgence pour le matériel informatique, notamment par la mobilisation des fonds sociaux si nécessaire, mais aussi le dispositif ‘Devoirs faits à distance’ qui a une très belle valeur ajoutée" car l’enfant est seul face à un professeur pour faire ses devoirs, "et c’est aussi une très belle mesure de justice sociale parce que cette aide aux devoirs, elle est 100% gratuite".

Pour finir, il y a un volet alimentaire, avec la demande de Nathalie Élimas de relancer "le dispositif petit-déjeuner gratuit". "Je veux anticiper la sortie de crise, je veux lutter contre la précarité alimentaire, et donc désormais, il est possible de donner ces petits-déjeuners gratuits à tous nos élèves" qui sont scolarisés dans "les écoles qui sont socialement fragiles".

Confinement de 4 semaines : "C'est un objectif, c'est très important de fixer des perspectives"

Pendant la période de vacances, "on continue à être présents auprès de nos élèves, tient à préciser la secrétaire d'État. Avec par exemple les stages de réussite, pour de la remise à niveau, que l'on fera à distance avec un professeur pour un groupe de 5-6 élèves.

On verra également si on peut continuer à organiser dans certains quartiers des activités de plein air, en petits groupes. Mais on est encore en train d'y travailler".

La date de reprise est fixe, "l'objectif, c'est de la maintenir, confirme Nathalie Élimas. Le président de la République a donné un calendrier de 4 semaines, c'est réaliste, ça correspond exactement à ce qu'on cherchait, c'est-à-dire un équilibre. On vit avec un virus tous les jours, avec des variants, reconnaît-elle. Je ne sais pas ce qu'il en sera dans 4 semaines, mais c'est un objectif, c'est très important de fixer des perspectives".

 

Vaccination du personnel éducatif : "Elle débutera fin avril et là encore il faudra prioriser"

Sur la vaccination du personnel éducatif, "ça a été très clairement dit par le ministre de la Santé, Olivier Véran, qui travaille étroitement avec Jean-Michel Blanquer pour fixer un calendrier, qui est à l'horizon de fin avril, explique Nathalie Élimas, même si l'école reprend fin-avril début mai. Là encore il faudra prioriser, on ira d'abord vers les plus vulnérables, car c'est le processus que nous avons choisi en France et nous pouvons en être fiers".

 

Violence chez les enfants : "Il faut responsabiliser les familles"

Face à la montée de la violence chez les enfants, "il y a plusieurs leviers à actionner, estime la secrétaire d'État. Le premier, c'est de responsabiliser les parents, c'est ce que l'on fait à travers notamment les cités éducatives et on travaille vraiment sur le 0-25 ans. Il faut responsabiliser les familles, insiste-t-elle. À l'école, on éduque des élèves, mais ces élèves sont d'abord leurs enfants ! La priorité est de retravailler beaucoup avec les parents". 

 

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Notre reportage à Marseille qui illustre cette "fracture numérique"

Par Lionel Maillet.

 

C’est une semaine de cours à distance qui démarre pour tous les élèves et qui précède deux semaines de vacances et à nouveau du distanciel dans le secondaire. C’est d’ailleurs à ce sujet que le scepticisme règne. Tout le monde n’est pas forcément équipé en conséquence. Et quand bien même ils le fussent, ce n’est pas forcément très efficace, comme explique cette enseignant marseillais de SVT, Pierre Laik.

Lucile appréhende beaucoup cette semaine de cours loin du lycée. D’abord, parce qu’elle ne sait pas vraiment à quoi s’attendre.

La dernière fois qu'on était en distantiel, des profs nous donnaient des cours régulièrement tandis que d'autres ne nous donnaient que très peu de nouvelles voire pas du tout.

Cours en visioconférence, QCM et devoirs en ligne, cet enseignant de SVT dispose de plusieurs outils pour garder le contact  mais il reconnait que rien ne remplace le présentiel.

"Là, un élève peut être connecté mais ne pas être là, un élève peut être connecté mais ne pas oser prendre la parole, et que fait-on des élèves qui ne se connectent jamais ?"

Il y aura forcément des décrocheurs surtout dans les milieux les plus défavorisés, regrette Maël Cueye de l’UNL, le syndicat lycéen.

"Des personnes n'ont pas Internet ! Beaucoup de personnes pensent qu'on a forcément le Wifi parce qu'on est jeunes mais c'est faux !"

Ces deux semaines de cours en moins sont aussi un argument supplémentaire pour les syndicats qui réclament l’annulation du Grand Oral, la nouvelle épreuve du bac.

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