Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vendredi le placement du système de santé français en "état de vigilance maximale" face à l'épidémie de mpox, dont des cas ont été détectés en Suède puis au Pakistan ces derniers jours.
Le chef démissionnaire du gouvernement a tenu vendredi un point de situation avec les ministres Catherine Vautrin et Frédéric Valletoux, alors que la recrudescence du mpox - anciennement appelé variole du singe - en République démocratique du Congo (RDC) a incité l'Organisation mondiale de la santé à déclarer mercredi une urgence de santé publique de portée internationale, l'alarme la plus élevée.
"À la suite de cette réunion, nous plaçons notre système de santé en état de vigilance maximale", a expliqué Gabriel Attal sur X.
Jeudi, la Suède a annoncé avoir enregistré un cas de sous-type clade 1b, la même nouvelle souche qui a fait son apparition en RDC depuis septembre 2023, plus mortelle et virulente que le clade 2, endémique en Afrique de l'Ouest. Un cas a aussi été annoncé en Asie, au Pakistan.
Face à la propagation de ce nouveau variant, le Premier ministre a annoncé des "mesures d'information et de recommandations nouvelles" pour les personnes voyageant dans les zones à risque, et saisi les autorités sanitaires pour qu'elles statuent sur "l'actualisation des recommandations" de vaccination relatives aux "populations cibles".
"Aujourd'hui, en France, aucune contamination par le clade 1 n'a encore été recensée", a rappelé vendredi soir dans un communiqué Santé publique France.
- Circulation "à bas bruit" -
"Depuis l’épidémie de 2022, c’est le virus du clade 2 qui circule à bas bruit" dans le pays, selon l'agence nationale qui a dénombré 107 cas de ce variant du virus entre janvier et juin 2024.
Elle précise qu'"à ce jour, les cas signalés sont majoritairement bénins et aucun décès n’a été signalé".
Le clade 1b, nouvelle souche à l'origine de l'épidémie actuelle, partie de la RDC, est toutefois plus dangereuse encore que le clade 1, avec un taux de mortalité estimé à 3,6%.
"Le risque d’infection par un virus mpox de clade 1 pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies", rappelle SpF, même si, "comme en Suède, cela n’empêche pas qu’il soit probable que des cas sporadiques soient déclarés en France".
Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais qui se transmet aussi via un contact physique étroit avec une personne infectée par le virus.
Pour les cas graves, le tecovirimat, un médicament utilisé dans le traitement des infections aux orthopoxvirus, la famille des virus de la variole, dont le mpox fait partie, peut-être utilisé. Mais le plus souvent pour les patients atteints par le clade 2 du mpox, le patient guérit spontanément au bout de deux à quatre semaines.
Gabriel Attal a par ailleurs indiqué qu'un "don de vaccins aux pays les plus touchés" a été décidé, à la demande d'Emmanuel Macron, et annoncé un nouveau point de situation lundi.
Des vaccins contre le mpox sont administrés en France depuis 2022 aux personnes à risque. Depuis septembre 2023, le nombre de personnes vaccinées oscille entre 250 et 450 par mois, selon les données de Santé publique France.
Le ministère de la Santé précise que "dans l’idéal, le vaccin doit être administré dans les quatre jours après le contact à risque et au maximum 14 jours".
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP