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Mathieu Quiniou : "l'objectif de Stop Covid est d'anticiper des chaînes de contagion"

Il aurait fallu sortir l'application Stop Covid beaucoup plus tôt. En plus, le choix de ses paramètres est aléatoire, estime Mathieu Quiniou, avocat à la chaire UNESCO "Innovation, transmissions, éditions numériques".

L'application Stop Covid sort le 2 juin 2020. © AFP

Mathieu Quiniou était l'invité de Laurence Garcia le 1er juin 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"Cette application permettra de trouver des personnes qui ont été contaminées mais qui n’ont pas encore de symptômes"

Selon un sondage réalisé sur le site de Sud Radio, 95% de nos auditeurs ne prévoient pas de télécharger l’application Stop Covid. "5% d’utilisation, ce serait un échec, je pense, même par rapport à ce qui se fait à l’étranger. Dans certains pays ça peut atteindre 40%", a réagi Mathieu Quiniou. "À partir de 75% d’utilisateurs, on commence à avoir une application qui a une utilité sociale de lutte contre la pandémie."

"C’est quand même ambitieux comme application. L’objectif est de faire du traçage et d’anticiper des chaînes de contagion, dépister en amont des personnes qui peuvent être soit des porteurs sains, soit des personnes qui ont été contaminées mais qui n’ont pas encore de symptômes", a estimé Mathieu Quiniou.

 

"Il aurait fallu conditionner cette deuxième phrase du déconfinement à l’utilisation de l’application Stop Covid"

Cependant, selon Mathieu Quiniou, il aurait fallu proposer cette application beaucoup plus tôt. "Le timing n’est bien sûr pas très bon. La deuxième phase du déconfinement commence demain, et l’application sort demain. Je pense que ça aurait été intéressant de conditionner cette deuxième phrase du déconfinement à l’utilisation de l’application Stop Covid.

L’idée est d’avoir une application capable de reproduire le confinement avec un outil numérique : créer un peu de distanciation physique, se protéger, protéger les autres et remonter les chaînes de contact. Les gens se disent que si on est déconfinés, on n’a plus besoin d’utiliser des choses qui ont tendance à protéger de cette manière-là. Je pense que le message qui aurait dû être passé est d’utiliser cela comme un palliatif numérique au confinement."

 

"Il y a un côté aléatoire dans les choix"

Mais alors, pourquoi ce temps de contact de 15 minutes et cette distance d’un mètre ? "Il fallait bien choisir un paramètre. Et par ailleurs, il y a un côté aléatoire dans les choix. Si vous êtes dans le métro, vous pouvez être à 5 mètres d’une personne et exposé à elle pendant 2 minutes, le temps d’une station de métro. Si la personne éternue, elle contamine toute la rame. En même temps, vous pouvez être à moins d’un mètre d’un voisin, avec un mur mitoyen pendant une semaine et ne pas être contaminé. C’est un vrai souci", a estimé Mathieu Quiniou.

Mathieu Quiniou craint aussi des dysfonctionnements liés au choix qui a été fait en faveur de la technologie Bluetooth. "Je ne sais pas si vous avez des objets connectés, une enceinte Bluetooth par exemple, auquel cas vous savez que la connectivité marche assez mal. Ceci dit, Bluetooth, c’est un petit peu complexe."


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