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Martinique: nouvelles tensions malgré 15 jours de couvre-feu nocturne

De nouvelles tensions ont éclaté en Martinique dans la nuit de jeudi à vendredi, la préfecture signalant "plusieurs barricades" dans différentes communes de l'île et le braquage d'un camion, 15 jours après l'instauration d'un couvre-feu nocturne.

PHILIPPE LOPEZ - AFP/Archives

De nouvelles tensions ont éclaté en Martinique dans la nuit de jeudi à vendredi, la préfecture signalant "plusieurs barricades" dans différentes communes de l'île et le braquage d'un camion, 15 jours après l'instauration d'un couvre-feu nocturne.

"Cette nuit encore, des délinquants ont continué à vouloir bloquer toute possibilité de circuler dans le Nord Caraïbes en remontant plusieurs barricades à Saint-Joseph, Case-Pilote et au Carbet, se confrontant violemment à la gendarmerie", écrit dans un communiqué la préfecture de cette île française des Caraïbes.

"A Fort-de-France, le même type de public a procédé au braquage d'un camion transportant des matériaux de combustible pour tenter d'y mettre le feu au cocktail Molotov aux alentours du Port", poursuit cette même source, annonçant l'arrestation d'une personne.

Lundi, le couvre-feu, en vigueur depuis le 10 octobre sur l'ensemble du territoire, a été prolongé de minuit à 05H00 jusqu'au 28 octobre.

Les tensions ne se sont pas arrêtées dans ce territoire insulaire d'environ 350.000 habitants, malgré l'accord signé la semaine dernière entre les services de l’État, les élus locaux et les acteurs économiques pour faire baisser les prix de milliers de produits alimentaires de "20% en moyenne".

Un accord jugé insuffisant par le collectif Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), mouvement à l'origine de la mobilisation lancée début septembre, qui a appelé à continuer le mouvement.

Vendredi, 500 personnes ont manifesté contre la vie chère entre Fort-de-France et la commune limitrophe du Lamentin, à l'appel de plusieurs organisations dont le RPPRAC, la CGT Martinique, l'UNSA et plusieurs organisations religieuses, a indiqué une source policière à l'AFP.

Un peu plus tôt, à Paris, le président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) Serge Letchimy avait rencontré le Premier ministre Michel Barnier. M. Letchimy "a eu confirmation de Michel Barnier que l'État met tout en œuvre pour la mise en application du protocole et de la baisse des prix au 1er janvier 2025", s'est félicitée la CTM dans un communiqué diffusé après la rencontre à Matignon.

Le président de la CTM a également plaidé pour "un projet de loi d'orientation qui impulse un nouveau modèle de l'économie de la Martinique".

Face aux violences urbaines, Serge Letchimy a, en outre, demandé le déblocage par l'État d'une "enveloppe exceptionnelle pouvant aller jusqu'à 100 millions d'euros" pour venir en aide aux "entreprises sinistrées".

Jeudi, la préfecture de Martinique a réuni des acteurs économiques venus témoigner "de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les TPE martiniquaises consécutivement à ces actes de délinquance et à l'arrêt des activités de loisirs et de tourisme", selon un communiqué.

AFP / Fort-de-France (AFP) / © 2024 AFP

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