Emmanuel Macron veut lancer une initiative pour l’abolition universelle de la peine de mort. Une annonce réalisée au Panthéon avec Robert Badinter lors de la célébration du quarantième anniversaire de l’abolition de la peine de mort.
"La France est trop petite pour le président ! Emmanuel Macron qui présidera l’UE à partir de janvier va donc convoquer, à Paris, des représentants des sociétés civiles des pays pratiquant la peine capitale. Objectif: sensibiliser les Etats concernés. En somme, il s’agit de sermonner les gouvernements par le truchement des associations de défense des droits de l’homme.
Cette grande rencontre qui permettra à Emmanuel Macron de jouer au président du monde avec forces déclarations lyriques va certainement convaincre les Russes, Chinois, Saoudiens et Américains d’adopter immédiatement de grandes lois abolitionnistes.
Vous pouvez ironiser mais la cause de la peine de mort est juste
De mon point de vue et du vôtre, oui. Mais d’après les sondages, une petite majorité de Français est favorable à la peine capitale pour les crimes les plus graves (on pense évidemment à Salah Abdesslam). Il y a quelques semaines, le président de la République se félicitait de la neutralisation d’Abdelhakim al-Sahraoui, émir de l'État islamique au grand Sahara. Comme l’observe notre cher Philippe Bilger dans Causeur, il y a une forme de condescendance et de narcissisme dans le mépris affiché par le Macron à l’égard de tous ceux qui ne considèrent pas l’abolition comme une évidence.
Surtout au moment où l’Amérique renonce à exporter partout la démocratie libérale (pour la bonne raison que ça ne marche pas), il est curieux de voir la France reprendre le flambeau des néo-conservateurs. Certes, on aimerait que le monde fût peuplé de démocrates bon teint, attachés à l’égalité des sexes et aux droits des LGBT. Mais voilà, on ne rééduque pas les Etats par la fore, on ne transforme pas les peuples par les bons sentiments.
Alors on se demande si Emmanuel Macron ne veut pas, surtout, exhiber sa belle âme à la face des ploucs. Le Président de la République aime l’Autre mais il a décidément un problème avec l’altérité.
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